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mardi 19 janvier 2016

Londres, la ténébreuse Tome 1 : La fugitive de Whitechapel de Bec McMaster





 La plupart des gens évitent le redouté district Whitechapel.





Oh can someone tell me who the mysterious man in the black glasses is? HINT: He usually dons horns <3
La plupart des gens évitent le redouté district Whitechapel. Pour Honoria Todd, c'est le dernier endroit sûr. Mais à quel prix ?
Blane est connu comme le maître des rookeries, personne n'ose le défier. On raconte qu'il a fait face à l'armée d'Echelon à lui tout seul, que depuis qu'il a été infecté par l'appel du sang, il est plus rapide, plus fort... et presque immortel.

Lorsqu'Honoria se présente à sa porte, son contrôle lui échappe. Elle est si... innocente. Il ne voit pas sa volonté de fer... ou même qu'elle pourrait très bien être le salut qu'il cherche depuis bien longtemps.

(Traduction Forum BdP – Merci à elles !)



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http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/03/londres-la-tenebreuse-tome-1-la.html
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/10/londres-la-tenebreuse-tome-2-la-bete-de.html



     




    -Lecture finie -

Je savais que cette lecture allait me plaire...et ça n'a pas louper. Je suis peu habituée à la romance steampunk. J'ai lu quelques auteurs en littérature mais surtout en BD.
Ici, on est plongé comme le nom du livre l'indique dans les bas quartiers de Londres : Whitechapel, revisités à la sauce Steampunk.
Honora est une jeune fille qui est en charge de sa famille depuis la mort de son père, un savant réputé. Après le décès de celui-ci, sa sœur, son frère et elle connaissent la déchéance. Leur niveau de vie régresse de manière drastique. La jeune femme cumule la malchance car elle doit aussi se cacher pour échapper à Vickers, un Sang bleu tout puissant qui la désire, autant que les travaux de son père. Petit rappel de l'univers de Bec McMaster, les Sang- bleu qui dirigent Londres sont des d'anciens humains contaminés par le virus du besoin. Ce dernier les poussent à s'alimenter tel des vampires de sang mais ils n'ont pas cette appellation qui est cependant l'étape ultime de leur infection. Ils deviennent dès lors des bêtes enragées que l'on doit  éliminer.
Honora, pour échapper à cette traque demande la protection du diable de Whitechapel ...mais l'aide de Blade à un prix.

L'univers proposé par l'auteure m'a vraiment plu. Elle revisite le Londres de la révolution industrielle en y mêlant vampire et loup-garou tout en gardant les thématiques propre à cette époque : la lutte des classes et les injustices sociales entre autre.

La romance m'a aussi plu même si elle reste assez classique. Mais le tout est très bien amené sans aucune facilité et le dépaysement est assuré.
Les personnages sont aussi assez classiques.
Blade... c'est un mauvais garçon qui cache derrière ses apparences d'ours léché (je cite Honoria) un cœur pur.
Quant à Honoria, c'est une forte tête mais qui se sacrifie pour son jeune frère et sa jeune sœur.
Les méchants ne sont pas forcément dans les bas quartiers. L'Echelon représente les nantis qui exploitent (ici il s'agit du sang) ceux qui n'ont pas eu le chance de naître du bon côté. Le roman est plein de bonnes intentions tout en ne tombant jamais dans le larmoyant (chose que je déteste).

- Bref -

Un livre que je conseille car la romance est magnifique.
C'est un jeu de chassé-croisé qui m'a tenu en haleine du début à la fin. Ce sont des personnages bien fichus qui m'ont émus et c'est une écriture rythmée qui tient le lecteur en haleine. J'ai d'ores et déjà acheté le tome 2 .


Qu’est-ce que tu es venue faire ici ?
Le cognac lui brûlait la gorge. Cependant il la réchauffait de l’intérieur. Elle frissonna soudain, mais pas de froid.
Combien ?
Ces mots furent à peine audibles. Mais Blade se figea comme si elle lui avait hurlé dessus.
Combien quoi ?
Combien me donnerez-vous ? Pour mon sang ?
On aurait dit une statue. Honoria détourna les yeux et avala promptement le reste de son verre. Qu’il aille au diable. L’amertume lui râpa le palais. Les mots étaient difficiles à prononcer.
Je n’ai plus d’emploi. Je dois payer les factures du médecin, acheter de la nourriture pour… pour mon frère et ma sœur. Je suis désespérée.
Et il ne dit toujours rien. Une flamme s’alluma dans son regard. Il recula d’un pas. Puis d’un autre. Il se retourna et braqua ses yeux sur le feu dans la cheminée.
Nom d’un chien.
Une vague de peur s’empara d’elle. Elle avait pensé qu’il sauterait sur l’occasion de l’humilier. Il n’avait fait aucun secret sur ses intentions de se l’approprier. Mais il ne semblait pas enthousiaste une seule seconde. En fait, on aurait presque dit qu’elle venait de lui mettre un coup.
Honoria se leva en s’agrippant à sa jupe. Il ne pouvait pas refuser. Dans ce cas, il ne lui resterait aucune option.
Je vous implore, murmura-t-elle.
C’était un effort incommensurable pour elle de prononcer ces mots, mais la soudaine peur d’être rejetée était plus forte que son orgueil. Son orgueil, lui, ne lui donnerait pas de quoi se nourrir. Il ne fournirait pas le traitement nécessaire à Charlie ni le châle dont Lena avait désespérément besoin.
Blade lui jeta un regard par-dessus son épaule, les yeux enflammés par la colère. Elle recula de surprise.
Sois maudite, maugréa-t-il.
Honoria ne comprenait pas.
Vous voulez que je me mette à genou ?
Il aimait l’idée de la voir supplier, après tout. Elle écarta sa jupe et se pencha en avant, comme elle l’avait toujours fait pour l’un des membres de l’Échelon.
Blade se déplaça si rapidement qu’elle s’en aperçut à peine. Puis ses mains lui saisirent les bras et la forcèrent à se redresser. Honoria lâcha un hoquet de surprise et releva les yeux. Il lui jetait un regard noir.
Pas besoin de me jouer ce fichu drame ! lâcha-t-il en la secouant légèrement.
Honoria lui agrippa les poignets.
Je… je croyais que vous vouliez m’entendre vous supplier. Arrêtez. Vous me faites mal !
Il la relâcha et se détourna en grognant. Honoria tituba légèrement et le vit plaquer les paumes de ses mains sur ses yeux.
Le silence retomba. Elle n’osait pas bouger. Elle sentait encore le contact de ses doigts sur ses bras. Elle les frotta.
Vous ne voulez pas de moi ? murmura-t-elle. Je croyais…
Je te veux. (Il baissa les mains mais ne se tourna pas vers elle. Un léger rire s’échappa de sa gorge.) N’en doute jamais, ma belle.
Il lui jeta un regard et elle vit que ses yeux semblaient avoir saigné.
Honoria se figea. Elle avait déjà vu Vickers dans cet état quand il était furieux ou affamé. Elle avait appris à rester très discrète quand elle reconnaissait ce regard.
Blade se laissa tomber dans son fauteuil.
Ne me supplie plus jamais.
Alors ça !
Mais c’est ce que vous vouliez !
Ah, disons que je le pensais pas. Parfois je dis des choses, mais c’est seulement ma fierté qui parle. (Ses lèvres esquissèrent soudain un semblant de sourire.) On peut dire que je suis aussi arrogant que toi, des fois.
Elle le dévisagea. Le noir refluait de ses yeux pour laisser apparaître une trace de vert émeraude.


Esme s’agenouilla à côté du lit et commença à déboutonner son col. Rip concentra son regard sur elle avec une telle intensité qu’Honoria eut presque la sensation de s’immiscer dans un moment privé. Un bruit étranglé parvint de la gorge du blessé.
Non, parvint-il à bredouiller. Pas elle.
Il leva la main pour repousser Esme, mais Blade la saisit et le força à se rallonger. Les doigts de fer se refermèrent autour des siens et le sang bleu lui répondit, les dents serrées.
C’est ce que tu as accepté, dit-il. Et il n’y a personne d’autre de disponible. À moins que tu préfères que ce soit Lark ?
Rip détourna vivement ses yeux verts, à la recherche d’une échappatoire. Il secoua la tête.
Esme décida de prendre les choses en main et chevaucha son compagnon, puis se pencha sur lui. Son col ouvert révéla une gorge fine zébrée de minuscules cicatrices argentées.
John Doolan, dit-elle d’une voix ferme en prenant son visage entre ses mains. Mon sang vaut aussi bien qu’un autre et tu vas me le boire tout de suite ou tu vas avoir affaire à moi. Tu pourras choisir tes propres esclaves quand tu seras de nouveau sur pied.
Les yeux de Rip s’enflammèrent et se concentrèrent sur le visage d’Esme. Il pinça les lèvres et leva soudain la main pour agripper sa jupe. Elle sursauta, mais Blade rallongea immédiatement l’homme sur le lit.
Tout doux, petit, murmura leur chef. Je vais t’aider, mais tu dois te souvenir de rester calme. Tu voudrais pas lui faire peur, si ?
Honoria perçut un mouvement du coin de l’œil. Elle vit Will qui observait la scène ; ses yeux dorés exprimaient une émotion qu’elle n’aurait su déchiffrer et ses narines étaient évasées. Il aurait dû rester au lit, mais il avait réussi à se traîner jusqu’ici pour assister à cet instant fatidique.
Will croisa son regard, puis tourna les talons et s’éloigna. Derrière elle, Honoria entendit Esme hoqueter et Blade murmurer :
C’est ça, bonhomme. Doucement avec elle.
Ils avaient l’homme blessé bien en main. Inutile pour elle de rester là. Elle se dirigea vers la porte et fit sursauter Charlie dans le couloir. Dans sa hâte, elle avait failli lui rentrer dedans, mais il avait bondi en arrière comme s’il craignait de la toucher.