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vendredi 25 mai 2018

Le journal de Frankie Pratt de Caroline Preston


 
Sortie : 4 octobre 2012
Éditeur : NIL
Nombre de pages : 240 pages

 
Cartes postales anciennes, lettres, publicités, échantillons de tissus, menus glanés chez les antiquaires ou sur internet : six cents pièces ont été nécessaires à la composition de ce scrapbook. Son héroïne, Frankie Pratt, a 18 ans en 1920 lorsque sa mère lui offre un journal. Élève prometteuse à Cornish (Nouvelle-Angleterre), la jeune fille voudrait quitter son village, découvrir l'université, et plus tard devenir écrivain, mais il lui faut renoncer au prestige du Vassar College pour aider sa mère veuve et désargentée : même avec une bourse, ces études demeurent hors de portée. Par un étrange tour du destin, les portes de la célèbre institution vont finalement s'ouvrir à elle, à la faveur de son idylle naissante avec le peu recommandable capitaine Pingree. Étudiante, Frankie croise des intellectuels et des écrivains, parmi lesquels Edna St. Vincent Millay (prix Pulitzer 1923), qui l'encourage à s'installer à Greenwich Village afin de se consacrer à l'écriture. Mais après quelques charlestons et verres de gin frelaté, les amours à New York deviennent folles, et il est temps pour elle de renouer avec ses rêves : elle embarque pour Paris. À bord du SSMauretania, Frankie se prend d'amitié pour une " vieille fille aventurière " et deux princes russes exilés – rencontre qui la conduit jusqu'à l'appartement en soupente de la librairie Shakespeare & Company tenue par Sylvia Beach, plaque tournante de la vie des écrivains et des expatriés de langue anglaise. Parmi eux, un certain James Joyce, qui travaille à son nouveau manuscrit, et un homme séduisant surgi du passé... Tandis que Lindbergh atterrit en triomphe à l'aéroport du Bourget, Frankie doit repartir vers son village natal, au chevet de sa mère atteinte d'un inquiétant rhume de poitrine. Mais même de retour à Cornish, Frankie ne saurait renoncer à sa quête de succès et d'amour... 
 

Caroline Preston est l'auteur de trois romans à succès aux États-Unis, dont Lucy efface tout, traduit en 2001 aux Éditions NiL. Le Journal de Frankie Pratt lui a été inspiré par l'amitié qui lia sa grand-mère à Sylvia Beach, la libraire et éditrice légendaire du Saint-Germain-des-Prés des années 1920. Elle travaille d'ores et déjà son prochain scrapbook.

Vous parlez de ce livre va être une aventure....

Pourquoi ? En soi, c'est simple. C'est l'histoire de la vie de Frankie. Elle n'est pas des plus banales, certes mais ce qui la rend unique c'est la façon dont elle le raconte.
On a ici une forme de journal intime façon « scrapbooking ». Je ne sais pas si ce mot est parlant car le récit en lui même est assez court mais il est toujours additionné d'éléments plastiques comme des éléments publicitaires, des coupures de journaux...assemblés à la manière d'un scrapbooking. Cela donne l'impression d'être tombé sur le journal intime, le carnet de voyage d'une jeune femme qui veut allez au plus près de la réalité et des souvenirs.

J'ai beaucoup aimé mais je ne pense pas qu'il puisse y avoir de demie mesure. C'est à dire qu'ils s'agit d'un concept, d'une performance littéraire qui ne pourra pas vous laisser dans indifférence. Soit vous adhérez, soit vous détestez. Pour ma part j'appartiens à la première catégorie. Il m'a fait penser au livre que j'avais également adoré La vie inachevée d'Addison Stone (ma chronique sur ce livre exceptionnel est ici). Essentiellement car la posture du lecteur change. Elle devient plus active. C'est à nous – lecteur - de nous approprier d'une façon singulière cette histoire innovante.

Bref ce livre est une expérience livresque que j'ai adoré vivre !


Bien que les filles de Vassar se considèrent comme des femmes modernes, elles reprennent le discours de leurs mères et de Jane Austen sur les hommes.
1. Il vient d'une si bonne famille (il est extrêmement riche).
2. Il a l'air très enthousiaste (il s'apprête à faire sa demande).
  1. Il n'est pas très gentil (il essaie de drôles de choses avec la jeune fille qu'il fréquente, et/ou il n'est pas très riche).




-Alors, Miss Pratt, qu'est ce qui fait qu'une fille de Vassar se croit qualifiée pour
écrire des histoires sur de vraies gens qui savent ce que souffrir veut dire ?
-Je crois que j'en connais un bout sur la tristesse, Mr Macfadden. Mon père est mort jeune, laissant ma mère subvenir seule aux besoins de trois enfants.
-La grande majorité de nos articles racontent des histoires de coeurs brisés. Que savez-vous là-dessus ?
Je réfléchis un court instant. Dis n'importe quoi, mais décroche ce boulot !
-J'ai fréquenté un homme qui s'est révélé marié. Voilà une histoire tout droit sortie de True Story. Il a l'air satisfait !
-Mais vous êtes-vous repentie ?
-Oui, monsieur, tout à fait.
-C'est très bien, ça c'est une bonne fille. Péché, souffrance, repentance. C'est notre mot d'ordre. Vous êtes embauchée.
Il se tourne vers une étagère remplie de livres tous écrits par lui et en sort Être femme et épouse.
-Ceci pourrait vous être utile, Miss Pratt. N'hésitez pas à revenir vers moi si vous avez des questions.