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vendredi 18 mai 2018

Les Écorchés, Tome 2 : Tourmente de Tillie Cole



Sortie : 24 anvier 2018
Éditeur : Milady
Collection : New Adult
Nombre de pages : 480 pages


Constamment drogué par son maître, 221 tue avec une efficacité redoutable. Il est l’atout majeur qui permet de faire fructifier les affaires du parrain de la mafia géorgienne de New York. Jusqu’au jour où il est capturé par le clan adverse. Captif, il rencontre Talia Tolstaia, la fille d’un parrain russe. D’abord attendrie par ce colosse puis fascinée, elle décèle en lui bien plus qu’une machine à tuer et se donne pour mission de le faire s’ouvrir à la vie et à ses plaisirs... Mais la famille de la jeune femme la laissera-t-elle convoler avec leur ennemi de toujours ?




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Tillie Cole est originaire du nord de l'Angleterre, où elle a grandi dans une ferme, entourée des animaux recueillis par sa famille. Titulaire d'un diplôme en sciences des religions, elle a parcouru le monde en compagnie de son mari rugbyman et enseigné les sciences sociales avant de s'installer à Austin au Texas. Elle a écrit de nombreux romans dans des genres très différents, pour les adultes et les jeunes adultes, rencontrant chaque fois un succès retentissant.
Source Milady



 
J'ai hésité a enchaîné sur le deuxième tome de cette série car j'ai beaucoup de réserve avec la dark romance. Il y avait des éléments dans le tome 1 qui m'avait heurté. Après il y avait aussi d'autres beaucoup plus nombreux qui m'avaient plu et qui m'ont donné envie de lire la suite.

C'était surtout les scènes de viols qui me dérangent et surtout quand l'auteur ne les condamne pas d'une manière ou d'une autre mais les intègre comment un élément d'écriture et même une manière de maintenir l’attention du lecteur. Ça génère une ambiance malsaine qui me dérange et ne me donne pas une pleine satisfaction de lecture. Je déteste tout ce qui s'apparente à ce type de voyeurisme.

Pour ce deuxième tome, je n'ai pas eu de difficultés car il n'y a pas d'éléments de cette nature. Par contre j'ai retrouvé avec plaisir le même fonctionnement narratif.

221 a vécu dans un goulag. Il est secouru par Luka, le héros du premier tome qui veut venger la mort de son ami. En effet, 221 est le frère de cet ami qui a été tué sans avoir eu le temps d'accomplir sa vengeance. A savoir éliminer les responsables qui l'avaient poussé dans le goulag, lui et son frère.

Mais comme dans le 1er tome, 221 n'est plus vraiment un homme. Depuis plus de 20 ans, il a été drogué et dressé pour devenir un meurtrier des plus sanguinaires. Il ne vit que pour servir son maître. Alors lorsqu'il est libéré de son geôlier, il est plus un animal qu'un homme.


Il est aidé de Talia, la sœur de Luka dans ce long et douloureux chemin qui le ramène vers son humanité perdu. Sauf que cette femme appartient à une famille qui est l'ennemi juré de la sienne. Retrouver la mémoire sera donc douloureux à bien des égards.

J'ai vraiment beaucoup aimé. L'intrigue, la trame narrative sont excellentes. On est toujours dans une construction sous forme de kaléidoscope de souvenirs. C'est vraiment très bien fichu.

Je dois dire également que j'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour. Elle est extrêmement touchante. Beaucoup la compare à celle de Roméo et Juliette. Oui, les familles des deux tourtereaux se détestent mais le rapprochement s'arrête là. Tillie Cole propose un univers singulier : très sombre, violent et oppressant qui ne peut pas se comparer à la Vérone de Shakespeare : soyons réaliste.

Dans tous les cas, j'étais assez frileuse avec le premier tome mais je dois dire que le second m'a convaincue et je pense lire rapidement Ravage, la suite de cette série très addictive !


Zaal se remit à faire glisser mes doigts sur sa joue, puis remonta sur son front et redescendit sur l’autre côté de son visage. Je recentrai, quant à moi, mon attention sur son étrange tentative de communication.
Il lança alors un coup d’œil rapide au saladier d’eau et je compris soudain ce qu’il cherchait à me faire comprendre: il voulait que je lui nettoie le visage.
Ton visage? demandai-je. (Il se figea en m’entendant parler.) Tu veux que je lave ton visage?
Il abaissa un instant les paupières sur ses magnifiques yeux sans espoir. Il me répondait «oui».

Tu es… pour moi, déclara-t-il.
Ces mots qu’il m’avait déjà dits, si simples et pourtant si chargés de sens, résonnèrent au plus profond de mon âme.
Mes larmes se mirent à couler lorsque je me rendis compte que c’était sa façon de me dire qu’il m’aimait.
Tu préfères le dire comme ça ? demandai-je d’une voix alourdie de bonheur.
Il hocha la tête avec véhémence et une expression grave et résolue apparut sur son visage.
Tu es vraiment pour moi. Pour aucun autre homme. Rien que pour moi. Et moi… je suis pour toi. C’est comme ça que je te dis « je t’aime ». Ce sont les mots qui viennent de mon âme écorchée. Pas des mots que tout le monde dit, mais des mots qui proviennent de ce coeur qui est plein, et de ce coeur seulement.
Ces quatre mots si simples, « tu es… pour moi », étaient parfaits.





J’étais obsédée par 221 et je ne pouvais plus me voiler la face en invoquant une simple curiosité, un intérêt détaché et bien inoffensif. C’était davantage que cela.
Et je me haïssais au plus haut point pour cela.
Je tendis lentement une main vers l’écran pour l’allumer. La vidéo de surveillance du sous-sol apparut, et avec elle Zaal, étendu sur ce sol en pvc noir, pieds et poings liés, inerte.
À l’instant où mes yeux trouvèrent sa silhouette ramassée et recroquevillée, mon cœur se mit à cogner lourdement dans ma poitrine et mes poumons semblèrent se pétrifier. Une sensation de chaleur se propagea sur toute la surface de ma peau et une pression terrible se forma dans mon bas-ventre. Je ressentais le besoin de le toucher encore. Je voulais le tenir entre mes bras.
Je restai figée ainsi comme une statue scellée dans le sol pendant un temps interminable et à mesure que les minutes s’égrenaient je sentis le pendentif sur ma poitrine devenir brûlant et me consumer. C’était ma culpabilité qui me consumait. »
Copyright © 2016 by Tillie Cole
© Bragelonne 2018, pour la présente traduction