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dimanche 7 décembre 2014

Les Royaumes Invisibles, Tome 1 : La Princesse Maudite - Julie Kagawa

 


- Je te préviens, dis-je en notant avec satisfaction que ma voix ne tremblait pas, si tu lèves le petit doigt sur moi, mon père te tranchera la tête et la fera empailler.
-
Il y a pire, comme mort, dit-il en haussant les épaules.




Meghan ne s’est jamais sentie tout à fait intégrée. Mais à la veille de son seizième anniversaire c’est tout son univers qui bascule dans l’irréalité. Car sa véritable nature lui est révélée : elle est la fille fée du puissant roi de la Cour d’Eté. Pire, une créature vient d’enlever son petit frère, Ethan, pour l’attirer dans le monde des fées…
Alice au pays des maléfices…
Prête à tout pour retrouver Ethan, Meghan accepte de passer de l’autre côté du miroir au risque de sa vie. Elle ira désormais d’aventures en épreuves, à travers les territoires des royaumes invisibles, peuplés de créatures hostiles. A ses côtés, pour la protéger, il y a le facétieux Grimalkin, mais surtout le fidèle Puck, qui l’aime en secret.
Un irrésistible ennemi…

Le prince Ash est sans doute le plus dangereux des ennemis de Meghan. Fils héritier de la Cour d’Hiver, il est en guerre contre la Cour d’Eté dont Meghan est, bien malgré elle, la princesse maudite.




J'étais très impatiente de lire cette saga. Je n'ai lu quasiment que des très bonnes critiques de cette série. Pour ma part, je ne rejoindrai pas l’enthousiasme général.
J'ose ?
 
Loin de moi, l'idée de dire que je n'ai pas aimé mais je suis passée vraiment à côté. Il faut dire que le l'histoire, à proprement parlé commence très tard. La mise en place des personnages, du cadre est (trop) longue. Si bien que lorsque le roman décolle, pour ma part, je m'étais un peu ennuyée. De plus le style de l'auteure ne m'a pas permis de conserver mon enthousiasme.
Pourtant, je comprends l'engouement autour de ce livre. Les personnages sont sympathiques. A partir du moment où l'histoire commence tout s’enchaîne très vite. On est dans un monde très fouillé, riche. Mais tout ça est arrivé trop tardivement. Je lirai cependant le deuxième tome pour me faire un avis définitif sur cette auteure que je découvre


Au centre du jardin se dressait une fontaine. Elle était faite de rouages qui pivotaient mollement sous le mouvement de l’eau. Je plissai les yeux pour mieux y voir. Tout en bas de la structure, étendu sur un grand rouage qui tournait à l’horizontale, il y avait une silhouette.
C’était Ash.
Je me retins pour ne pas hurler son nom. Je ne me précipitai pas vers lui, même si tout mon être en mourait d’envie. En m’efforçant de rester calme, je balayai les lieux du regard, à la recherche d’un piège ou d’une embuscade. Mais il y avait peu d’endroits où se cacher. A part les arbres métalliques et quelques ronces, le jardin semblait vide.
Quand je fus certaine d’être seule, je m’élançai en courant vers la fontaine.
Sois vivant. Je t’en supplie, sois vivant.
Quand j’arrivai devant Ash, mon cœur se remplit de désespoir. Il était enchaîné au rouage : des mètres et des mètres de câble métallique s’enroulaient autour de son corps. Une de ses jambes pendait par-dessus le bord de la fontaine, l’autre était repliée sous lui. Sa chemise était en lambeaux, et des balafres écarlates sillonnaient sa peau blanche. Sous les chaînes, sa chair était à vif. Il n’avait plus l’air de respirer.
Les mains tremblantes, je tirai l’épée du fourreau. Mon premier coup brisa la plupart des chaînes ; le second fendit le rouage en deux. Les chaînes glissèrent au sol et le rouage s’immobilisa. Je lâchai mon arme et sortis Ash de la fontaine. Son corps était froid et inerte dans mes bras.


Ash…
Je le berçai sur mes genoux. Je n’arrivais pas à pleurer ; je sentais un vide béant s’ouvrir en moi.
Allez, Ash, dis-je en le secouant un peu. Ne me fais pas ça. Ouvre les yeux. Réveille-toi. S’il te plaît…
Il n’eut aucune réaction. Je me mordis la lèvre jusqu’au sang et enfouis mon visage au creux de son cou.
Je suis désolée, chuchotai-je.
Les larmes me vinrent enfin, coulant de mes paupières closes sur sa peau froide.
Je suis tellement désolée. Je regrette de t’avoir convaincu de m’accompagner. Je regrette qu’on ait passé ce fichu contrat. Tout est de ma faute. Puck, la dryade, et maintenant toi…
J’avais du mal à parler, tant les larmes m’étranglaient.
Je suis désolée, répétais-je en vain. Tellement, tellement désolée…
Je sentis un léger battement sous ma joue. Je clignai des yeux, réprimai un sanglot et relevai la tête pour examiner le visage d’Ash. Sa peau était toujours livide, mais ses paupières frémissaient. Le cœur battant, je me penchai et déposai un baiser sur sa bouche. Ses lèvres s’écartèrent et un soupir s’en échappa.
Je prononçai son nom. Ses yeux s’ouvrirent ; il me regarda d’un air perplexe, comme s’il ne savait pas si c’était un rêve ou la réalité. Il remua les lèvres à plusieurs reprises avant d’arriver à produire un son.

Meghan ?
Oui, chuchotai-je. Je suis là.
Sa main se leva, ses doigts se posèrent sur ma joue et la caressèrent doucement.
J’ai rêvé… que tu viendrais, murmura-t–il.
Puis son regard devint plus vif et son visage s’assombrit.
Tu ne devrais pas… être ici, hoqueta-t–il en enfonçant ses ongles dans mon bras. C’est… c’est un piège.
C’est alors que j’entendis résonner un rire horrible. Les rouages de la fontaine vibrèrent et se mirent à tourner à l’envers. Dans un terrible grincement, le mur derrière nous s’enfonça dans le sol, révélant une autre partie du jardin. Une allée d’arbres métalliques menait à un immense trône en fer hérissé de pointes. A son pied se tenait un escadron de chevaliers en armure qui braquaient leurs armes vers nous. La porte s’ouvrit dans notre dos, et un second escadron pénétra en file indienne dans le jardin. Nous étions pris au piège.
Du haut de son trône, Machina, le roi de Fer, nous contemplait d’un air satisfait.