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vendredi 13 mars 2015

D'un commun accord de Sophie Jomain



Jane, que serais-tu prête à faire pour expier tes fautes ?







Escroc, voleur, menteur, tricheur… Les adjectifs n’ont jamais manqué pour définir Martin Legrand.

Égoïste, vénale, jalouse, sournoise, des épithètes qui ont toujours collé à la peau de Jane Stewart. Mais cette fois, elle est prête à se faire pardonner. Ils reprendront les choses là où ils les avaient laissées. Avant l'accident, avant que leur vie ne vole en éclats. 

 


 
Une lecture qui m'aura fait naviguer vers d'autres horizons...
 

En romance, on est loin de la réalité donc tant qu'à faire, nos héros sont toujours beaux, attirants... Le héros c'est souvent la cerise sur le gâteau que tout le monde a envie de gober. Donc prendre comme personnage central, un homme qui a subi une amputation, c'est quand même risqué quand on vise le lectorat de la romance. Ou pas. C'est vrai que ces derniers temps, le héros brisé, imparfait a souvent la côte. Il y a plusieurs mannequin masculin amputé qui pose, montrant que derrière cet handicap, il y a toujours un homme très viril et sexy. En fait c'est aussi un produit d'appel, on se dit « Tiens celui-là (ce livre), il est pas comme les autres ! Et si j'essayais ». Moi je me suis placée dans la deuxième catégorie.

Les points forts.

Le personnage de Martin. Tout en faille, en déni, en colère... Bref j'ai trouvé que c'était un très beau, très riche personnage que nous offrait Sophie Jomain.

Les points faibles

Autant j'ai aimé le personnage masculin, autant je n'ai pas apprécié la romance. J'ai eu du mal à comprendre leurs sentiments. Les réactions de l’héroïne sont hautement improbables. Certes c'est une belle femme qui mène son chemin vers la rédemption mais j'ai trouvé qu'elle le fait un peu trop et devient la serpillière de Martin. Elle a l'air de l'accepter. Moi j'ai eu du mal à apprécier leurs rapports.

bref

Un héros original et réussi mais une romance qui ne m'aura pas convaincue.


— Pourquoi m’as-tu fait croire que tu couchais avec lui durant le mois que tu as passé à Paris ? Pourquoi ce mensonge ?
Surprise par cette soudaine question qu’il aurait pu lui poser plus tôt, Jane ne se donna néanmoins pas le temps de réfléchir avant de répondre.
— Parce que c’était ce que tu voulais entendre.
— Pensais-tu que ça me rendrait jaloux ?
Elle baissa la tête, incapable de faire autrement qu’avouer la vérité.
— Je l’espérais.
— Ce n’était pas le cas.
Il mentait.
— Jane…
Il posa les mains sur ses épaules et la força à le regarder. Une tempête faisait rage dans ses yeux. Contre quoi luttait-il ?
— Je sais que tu es amoureuse de moi. Je le sais depuis des mois.
Elle cligna des paupières.
— Tu m’as accusé d’être lâche, tout à l’heure, parce que je ne voulais pas l’entendre, et je ne le souhaite pas davantage, mais ce n’est pas par lâcheté. Je ne veux pas que tu penses que me l’avouer changera quoi que ce soit entre nous. Je suis en colère contre toi, Jane. Très en colère.
Elle avala douloureusement sa salive.
— N’éprouves-tu rien d’autre pour moi, Martin ?
Il recula légèrement et parcourut son corps d’un regard avide.
— Je te désire.

Le cœur de la jeune femme entama une course folle. Comme frappée par l’évidence, elle aurait subitement mis sa main au feu qu’il n’y avait pas que ça. De la colère, du désir, oui, mais autre chose aussi. Un sentiment contre lequel il luttait comme un fou pour ne pas perdre pied, pour ne pas renoncer à ce qu’il s’était promis des années plus tôt, pour ne pas se trahir. Elle voyait de plus en plus clair dans son jeu. C’était toujours la présence d’Antoine qui entrouvrait la cuirasse derrière laquelle Martin se protégeait. Oui, la jalousie était sa faiblesse, mais ça faisait aussi la force de Jane.
— Je te désire, répéta-t-il d’une voix rauque, mais ça ne suffit pas.
Elle laissa échapper un petit soupir, et leva la tête pour se perdre dans son regard bleu.
— Je m’en contenterai.
Ce fut plus fort qu’elle. Elle l’embrassa.
D’abord, Martin ne bougea pas. Les bras immobiles le long de son corps, il se laissa faire tandis qu’elle cueillait sur sa bouche le goût du champagne. Mais quand Jane insinua sa langue entre ses lèvres closes et vint à la rencontre de la sienne, un grondement sourd sortit de la gorge de Martin. Il posa ses grandes mains sur les joues de Jane, puis il approfondit lui-même leur baiser, la dévorant comme s’il était pris d’une faim insatiable. Le besoin de le toucher partout fut si fort que Jane oublia où ils se trouvaient et commença à ouvrir sa chemise afin d’y glisser les doigts. Il grogna encore, la saisit par les épaules et la fit pivoter pour la plaquer contre la porte. Là, il insinua une cuisse entre les siennes et s’enhardit à déboutonner sa tunique à son tour. Quand il vit ses seins gonflés, les yeux de Martin s’arrondirent de désir. Il les engloba dans ses paumes, les pressa doucement, revint à ses lèvres et la fit gémir d’impatience. Elle avait tellement envie de lui…
Soudain, il émit un son étouffé et s’arracha à sa bouche.
— Tu me rends fou, murmura-t-il à son oreille, le souffle court. Tu me rends fou.
Il se détacha d’elle, comme à regret, et la considéra avec un air torturé.
— Nous ferions mieux d’aller rejoindre les autres.
Ils se rajustèrent et Jane regarda autour d’elle, désorientée.
— Cette salle de bains est envoûtée.
Martin sourit.
— Si seulement il n’y avait qu’elle… Allons-y.