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lundi 29 décembre 2014

Charley Davidson, tome 5.5: Shimmer de Darynda Jones



Cette nouvelle a été traduite par le forum du Boulevard des Passions, merci à elles pour ce grand plaisir qu'elles nous offrent!







Reyes Farrow, le vaurien d’à côté, détourna les yeux des flammes léchant les bûches noircies dans l’âtre pour diriger son puissant regard vers moi.

— Reporter ? demanda-t-il.

Je clignai des yeux sous le cynisme de sa voix. Cela faisait mal. D’accord, pas vraiment, mais cela me laissait déconcertée. Et je n’étais pas facilement déconcertée.

Gens de peu de foi.

— Non, fis-je, secouant la tête. Je ne veux pas être juste reporter. Je veux être journaliste d’investigation.

Il retint un sourire sexy qui fit plisser les coins de ses yeux.

— Donc, être détective privée, propriétaire d’appartements, co-propriétaire d’un bar & grill, consultante pour le département de police d’Albuquerque, barman à temps partiel, et la seule faucheuse de ce côté de l’univers n’est pas suffisant ?

Ah. Soudain, je compris ses doutes. Ses appréhensions. Je reposai mon stylo et mon carnet, les plaçant prudemment sur sa table basse, et me tournai vers lui. Cela allait requérir quelques explications. Un peu de finesse. Et un peu plus de café parce que ma tasse était presque vide.

— Ça, c’est ma vie professionnelle. Professionnelle. Ceci, c’est ma vie personnelle. J’ai décidé de devenir reporter un peu comme un hobby. Parce que, honnêtement, est-ce si difficile ?

Il s’éclaircit la gorge.

— Tu réalises que tu viens juste d’offenser tous les reporters vivants. Et probablement beaucoup qui ne le sont plus.

De la finesse. C’est cela. J’avais oublié la partie tout en finesse.

— Tu marques un point. Mais, sérieusement, je connais des gens.

Je me penchai vers lui.

— Songes-y. Je pourrais interviewer des gens célèbres que personne d’autre ne peut approcher. Tu sais, ceux qui sont morts. Imagine les boulots que je pourrais obtenir. Je veux dire, est-ce qu’Abraham Lincoln a vraiment insulter ses concurrents quand il était lutteur ? Comment était-ce lorsque Jane Austen était officier dans le bataillon des femmes des Hussards du Roi ? Hitler était-il vraiment le père de la méthamphétamine, et donc directement responsable de l’une de mes séries favorites sur terre : Breaking Bad ? Les possibilités sont infinies !

Lorsque je terminai mon discours, Reyes s’appuya contre le dossier de l’épais canapé et étira ses jambes. Il tenait un verre rempli à moitié d’un alcool ambrée. Ses longs doigts maintenaient en équilibre le verre sur sa cuisse. Ses autres doigts reposaient contre sa tempe, comme s’il réfléchissait. Avec son coude appuyé contre le bras du canapé, sa chemise s’était entrouverte, étirant le bouton du haut sur son large torse, laissant entrevoir la vision délicieuse de sa peau en-dessous.

Je combattis l’envie de lui grimper dessus, de plonger mes doigts dans ses cheveux épais et sombres, et ma langue dans sa bouche sensuelle. Mais j’avais un job à faire – non, attendez, un hobby – et aucune quantité de sexualité ne me détournerait de ma mission. Je lorgnai, après tout, l’interview du siècle. Celle où le fils de Satan révèle tout pour le seul bénéfice de mes propres oreilles.

Je voulais tant en apprendre plus sur lui, sur ses passées, ceux à la fois sur Terre et en enfer. Donc j’étais parvenue à un plan tout simplement ingénieux – si je puis m’exprimer ainsi – consistant à ce que j’écrive un article sur lui pour le New York Times. Et/où le National Enquirer. L’un ou l’autre ferait l’affaire.

Il me jeta un regard étincelant sous ses longs cils, plaça un index sur sa bouche, ralentissant ses battements de cœur et m’étudiant comme un prédateur étudierait sa proie.

— Si tu continues à me regarder comme ça, cela va être une interview très courte.

Son charme m’hypnotisait. Il me fallut un long moment pour extirper mon regard de lui.

— Bien, fis-je, m’éclaircissant la gorge et reprenant mon stylo et mon carnet. Bien. Donc, cela veut-il dire que je peux te poser quelques questions ?

— Tu peux tout me demander.

Bien entendu, je le pouvais. Cela ne voulait pas dire qu’il répondrait.

— Laisse-moi reformuler, fis-je, tapant le stylo contre mon menton. Cela veut-il dire que tu répondras à mes questions ?

Après un moment pensif, il me dit :

— Je répondrai à tout ce que tu me demanderas.

Impossible. Une sensation étourdie de bonheur m’envahit, de ma colonne vertébrale à chacune de mes terminaisons nerveuses. Il le sentit également et sourit derrière sa main.

— Vas-y, ajouta-t-il.

Gé-nial. Cette soirée était bien meilleure que celle d’hier où je m’étais retrouvée à fuir une dame nue brandissant un couteau et criant : ''Mort à tous les indigents !''
Sérieusement, les indigents ne sont pas si mal.

— D’accord, fis-je, appuyant mes coudes contre mes genoux, comment était-ce de grandir en enfer ?

— Oui.

Je hochai la tête et écrivis sa réponse, refusant de citer erronément un seul de ses mots, une seule syllabe. Les reporters peuvent avoir de gros problèmes avec ces conneries.

— Super. Ok, sur ce, comment était-ce d’avoir un ange déchu pour père ?

— Parfois.

Je penchai la tête et écrivis de nouveau.

— Hum… et d’où vient ton aversion pour Noël ?

— Du blé entier.

Je continuai d’écrire, mes espoirs diminuant complètement. C’était pourtant ma faute. Il avait dit qu’il répondrait à tout ce que je demanderais. Il n’avait pas dit qu’il y répondrait honnêtement ou sincèrement. Un jour, j’apprendrai.

Décidant de jouer le jeu, je le regardai, cherchant ses yeux, et lui dit :

— C’était profond. Je suis touchée.

Un coin de sa bouche s’étira de manière séduisante.


— Je peux te toucher bien plus profondément que ça si tu me laissais faire.

Mon cœur s’emballa dans ma poitrine. Juste au cas où, je scannai son appartement, cherchant un défibrillateur.

Ses yeux se rétrécirent.

— Cela n’aurait pas quelque chose à voir avec une certaine boîte que j’ai trouvée devant ma porte ce matin.

— Quoi ? fis-je, consternée. Quelle boîte ?

Atterrée, je jetai mon stylo dans mon carnet.

— Je n’ai jamais vu une boîte de ma vie.

Il m’aveugla de nouveau avec cette expression impassible. Je ne m’y étais pas attendue.

Je restai assise un moment, sidérée, avant de reprendre mes esprits.

— D’accord. Très bien. Disons qu’il y a, à titre d'hypothèse, une boîte d’une taille et d’une forme indéterminées dans les proches environs de ton seuil. Tu l’as ouverte ?

— Je croyais que nous étions d’accord.

— Nous l’étions. Je te le jure.

Je fis le signe des scouts, parce que rien ne clamait plus l’honnêteté que le signe des scouts.

— Mais ce n’est pas juste que tu puisses me donner quelque chose à Noël et que moi je ne le puisse pas.

Il haussa une épaule.

— Mais nous étions d’accord.

Je roulai des yeux.

— Nous étions d’accord uniquement parce qu’une femme nue avec un couteau m’avait prise pour une indigente et que j’avais besoin d’aide. Cette fille était comme une triathlète.

— Ça ne change rien. Un marché est un marché.

— Hum.

Je pris la place vide dans le canapé.

— Reyes, pourquoi ? La vraie joie de Noël se trouve dans le don. Si tu ne me laisses pas te donner un cadeau, tu m’enlèves tout la joie de la saison entière comme un aspirateur turbo à injection.

Il rit doucement.

— Ce n’est pas mon problème.

Il marquait un point. Et je comprenais pourquoi il ne fêtait pas Noël. Vraiment. Son enfance était un cauchemar. Il avait été élevé par un monstre, et j’étais quasi-certaine que ses Noëls ressemblaient à tous les autres jours de l’années : Atroces. Mais je voulais qu’il expérimente les joies de Noël. Le plaisir d’ouvrir un cadeau offert par quelqu’un vous aimant plus que sa propre vie. Non pas que mon cadeau reflète vraiment ça, mais quand même. C’était la pensée qui comptait.

— D’accord, fit-il, sa voix se dotant de notes consentantes, et je bondis presque du sofa, l’espoir grandissant en moi. J’ai peut-être ouvert la boîte.

Je serrai mes mains l’une contre l’autre.

— Et ?

— Et…

Il prit un moment pour trouver le bon choix de mots.

— Et, tu verras par toi-même.

Mon regard se dirigea si vite vers son entre-jambe que cela me donna presque le tournis.

— Vraiment ? Genre, maintenant, tout de suite ?

Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement d’anticipation.

— Pourquoi attendre ?

Un de ses coudes reposait toujours sur le bras du canapé. Il drapa son autre bras au dos de ce dernier, son verre se balançant entre ses doigts. Et il resta ainsi assis, comme un top model posant pour une séance photo. L’image était si puissante de masculinité, si vive et électrifiante, qu’un chaudron de chaleur se mit à bouillir dans mon abdomen.

Prenant une profonde inspiration, je combattis l’envie de me jeter sur lui. De déchirer ses vêtements et de les réduire en morceaux avec un motoculteur. Je repris mes esprits. Concentrée. Et avec la grâce et la dignité d’une diplomate, je tendis la main pour déboutonner son jean. Seulement, une diplomate ne ferait probablement jamais ça.

Incapable d’empêcher les tremblements qui s’étaient emparés de mes genoux jusqu’à mes mains, je défis les boutons. Il garda son regard sur moi, m’autorisant mon plaisir tandis que je baissais lentement sa fermeture éclair. Le nombre de fois que je le touchais ne comptait pas, l’excitation viscérale surgissant dans mon corps chaque fois que ma peau effleurait la sienne d’autant plus grande lorsque cette peau se trouvait aussi intimement placée.

Les contours de son érection étaient clairement visibles sous son boxer. Le cadeau que je lui avais apporté depuis longtemps oublié, je grimpai sur ses genoux, me penchant en avant jusqu’à ce que nos bouches se touchent presque, jusqu’à ce que l’odeur de l’alcool se mêle à ma respiration, puis je glissai la main sous l’élastique et encerclai son érection de marbre, le bout de mes doigts incapables de se toucher.

J’entendis le verre s’échapper de sa prise. Il tomba sur l’épais tapis avec un bruit sourd tandis que je le libérais du confinement de son jean, me baissant au sol, et le prenais dans ma bouche. Il inspira lentement , ses muscles durcissant tandis qu’il prenait une poignée de mes cheveux pour ralentir mon attaque, pour contrôler mon rythme. Je sentis son sang courir sur ma langue tandis qu’il durcissait encore plus. Ignorant sa poigne de fer, j’avalai chaque centimètre de lui, me retirant, attendant l’espace agonisant d’un battement de cœur, puis le pris de nouveau dans ma bouche.

Il rejeta sa tête en arrière, ses hanches se soulevant du sofa tandis que je poursuivais ma besogne.

Dutch, fit-il à travers ses dents serrées, comme un avertissement. Comme s’il était en colère.

Mais la chaleur dans mon ventre s’était transformée en flammes. Son toucher seul pouvait m’amener au bord de l’orgasme. Je ressentis le même plaisir que le sien. La même vague de chaleur nucléaire. Il plongea son autre main dans mes cheveux, me repoussant de son érection, puis me relevant brutalement jusqu’à ce que je sois allongée sur son torse. Je pensais qu’il prendrait un moment pour récupérer, mais il se précipita vers l’ouverture de mon jean et le repoussa le long de mes fesses. La chair de poule me recouvrit lorsque l’air frais toucha ma peau exposée.

Dans un mouvement aussi lisse que du verre, il m’ôta complètement mon jean et ma culotte, plaçant une main de chaque côté de mes hanches, me soulevant pour que je le chevauche, sa bouche accédant à la partie la plus sensible de mon corps.

Le moment où sa langue effleura mon clitoris, je haletai bruyamment. Un feu sauvage naquit entre mes jambes, causant une chaleur liquide se propageant dans chaque molécule de mon corps. Je retenais mes mains sur le canapé pour garder mon équilibre, bien que je n’en ai pas besoin. Il me retenait sur lui, soutenant mon poids comme s’il n’était rien, me rapprochant quand il voulait sucer plus fort, me relâchant lorsqu’il voulait me donner de douces caresses sur mes chairs gonflées. Chaque caresse de sa langue déchaînait la lave bouillant en moi, jusqu’à ce que j’atteigne des sommets fiévreux.

J’étais sur le point de jouir. Je pouvais le sentir, mais je le voulais en moi quand cela arriverait. Je voulais que son propre orgasme explose avec le mien. Mais il n’avait aucune intention de me laisser partir. Je dus me battre pour me dégager, tirant sur ses poignets, repoussant ses doigts. Lorsque je me retrouvai à cheval sur son torse, je me penchai en avant et attrapai une poignée de ses cheveux. Ma bouche à son oreille, je lui murmurai :

— Je veux que tu enfouisses ton sexe en moi. Je veux sentir la terre trembler quand tu jouiras.

Il gémit et obéit sans hésitation. Il me prit dans ses bras et nous fit rouler jusqu’à ce qu’il soit au-dessus. En un rapide mouvement, il plongea en moi. J’étais plus qu’humide pour lui faciliter l’entrée, et la pointe de plaisir instantanée conjuguée à la pression de son érection me firent haleter bruyamment.

Il garda sa position, enfoncé jusqu’à la garde, mais seulement pour un moment, seulement assez longtemps pour me donner le temps de m’ajuster à sa taille, avant de retirer et de replonger en moi. Je criais, mais il ne fit pas de quartier. Ses poussées s’accélérèrent, de plus en plus dures, alors qu’il m’amenait de plus en plus près du bord.

Je griffai son dos, l’excitation montant en moi comme un raz-de-marée de lumière miroitante, jusqu’à ce qu’il explose en un jaillissement final d’énergie brûlante.

Tout éclata en moi comme un million d’étoiles s’écrasant contre mes os. Mes dents se soudèrent, mes poumons se comprimèrent, et je nageai sur cette vague d’extase aux confins de l’univers tandis que les poussées de Reyes s’accéléraient, devenant plus désespérées, déclenchant des spasmes de plaisir encore et encore. Puis il me serra si fort contre lui que je pouvais à peine respirer. Un grognement lui échappa tandis qu’il se tordait dans les étreintes de son propre orgasme, alors qu’il tremblait avec le plaisir se répandant en lui. Et la terre se mit à bouger. Nos énergies, se fracassant et fusionnant, créant une puissante fissure dans le continuum espace-temps, et la terre grondant de protestation jusqu’à ce que les atomes en nous ne se calment, jusqu’à ce que l’excitation ne décline.

Nous restâmes à bout de souffle, à moitié habillés, nos membres emmêlés. La peau qui était exposée brillait à la lueur du feu. D’une manière ou d’une autre, nous avions terminé sur le tapis. La table basse avait été repoussée – très loin – et une autre table avait été renversée. Aucune idée de comment cela était arrivé.

Je ne pus m’empêcher de le peloter alors que Reyes reposait sur moi. Je fis courir mes doigts sous sa chemise, le long de sa colonne vertébrale, et sur ses fesses si dures. Il enfouit son visage un peu plus dans le creux de mon cou.

— Que penses-tu du cadeau que tu m’as donné ? me demanda-t-il.

Ce ne fut qu’à ce moment-là que le cadeau de Noël me revint à l’esprit. Je regardai les vêtements jetés n’importe comment sur le sol du salon et souris.

— Je pense que ce boxer est mieux sur le sol que sur toi.

Il se renversa en arrière pour pouvoir me regarder.

— Est-ce que tu te fous de la gueule de mon boxer Jingle Bells ?

— Pas du tout, m’empressai-je de le rassurer. C’est juste que… tu es plus beau nu.

Il se détendit.

— Je le porterai tous les jours pour le reste de ma vie.

Je ris haut et fort.

— Tu n’oserais pas.

— Tu verras bien.

— Je le brûlerai.

— Alors tu devras me brûler aussi. Je ne l’enlèverai plus jamais.

J’enfonçai mes dents dans son épaule, sa fine chemise offrant peu de protection. Il attrapa ma tête, me tenant durant un long moment contre lui. Puis il se releva et baissa le regard vers moi, faisant apparaître des papillons dans mon ventre. Des papillons kamikazes faisant exploser mes organes internes sans se soucier de leur propre bien-être. Après une minute, je lui dis :

— En parlant de cadeaux, qu’est-ce que tu m’as pris ?

Il haussa les sourcils.

— Ce n’était pas assez ?

Je ne pus m’empêcher de pousser un éclat de rire.

— Le petit rendez-vous galant qu’on vient d’avoir ? Hors de question que tu t’en tires aussi facilement.

Son regard se porta vers un tiroir de la table basse. Celle qui avait été repoussée très loin. Je me jetai en avant et me battis pour l’atteindre tandis qu’il me regardait, pas du tout désireux de m’aider. Pas du tout désireux de m’ôter de son poids. Après une éternité à m’agiter dans tous les sens, j’ouvris enfin le tiroir et cherchai à tâtons, jusqu’à ce que j’attrape quelque chose. J’en retirai un cadeau. Il avait été emballé dans du papier doré et un nœud rouge.

— C’est pour moi ? demandai-je excitée.

Il haussa les sourcils.

— Je n’ai jamais vu cette boîte de toute ma vie.

Je me rallongeai sur le tapis et me mit à rire.

— C’est une question à laquelle tu ne peux répondre que par oui ou non.

— C’est bien ce que je disais.

— Ah, fis-je, comprenant soudain.

Il parlait de la question qu’il m’avait posée – ou plutôt, la question qui avait surgi de nulle part – très récemment. Je devais encore lui répondre.

— Je peux l’ouvrir ?

— C’est tout à toi.

Ses yeux dansaient de malice lorsqu’il s’allongea à mes côtés et soutint sa tête de sa main pour me regarder.

Je déchirai l’emballage et sentis mes yeux s’écarquiller lorsque je sortis une boîte de velours bleu. Je lui jetai un regard, incapable de croire que l’attrait d’un diamant – ou, du moins, la perspective d’en avoir un – me transforme en une fille étourdie et tremblante. Après avoir mordillé ma lèvre inférieure entre mes dents, je soulevai le couvercle. Deux rouleaux de coussins de velours se trouvaient à l’intérieur. La fente formée par les coussins aurait dû contenir une bague, mais il n’y en avait pas.

Je le contemplai, bouche bée.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? demandai-je, consternée.

— C’est une question à laquelle tu ne peux répondre que par oui ou non, fit-il, sa voix aussi riche et lisse que du caramel.

Il se rallongea, croisant les bras derrière sa tête.

— Quand j’aurai ma réponse, tu auras le reste de ton cadeau.

— C’est du chantage.

— C’est une affaire qui marche. Cela n’a aucun sens que je te donne un anneau si tu dis non. Je serai dépossédé de beaucoup de temps et d’argent. Tout ne repose que sur un tout petit mot.

Je me pelotonnai contre lui, contemplant la boîte comme si elle contenait un diamant étincelant de la taille de la Chine.

— Et si je te répondais en verlan ? Est-ce que j’aurai la bague ?

— Non.

— Mais tu parles le verlan aussi bien que moi.

— Si tu ne peux pas dire simplement oui ou non, le marché ne tient plus.

Je me relevai sur un coude.

— Oui ou non !

Dieu, que j’étais intelligente.

— C’est dommage, vraiment, fit-il, refusant de devenir la proie de mon stratagème. La coupe de la pierre est exquise.

Je soupirai et reposai ma tête sur son épaule, m’assurant que plus d’une poignée de la masse emmêlée au-dessus de ma tête lui retombe sur le visage. Il souffla une mèche avec sa bouche. Autrement, il n’en avait cure. Zut !

— Cela ne marchera pas, fis-je, contemplant toujours la boîte. Tu ne peux pas me faire chanter pour que je t’épouse.

Il prit mon menton entre ses doigts et leva mon visage vers lui.

— Chérie, je suis le fils de Satan. Je pourrais te faire chanter pour que tu donnes ton premier-né à un cirque ambulant si je le désirais.

Il marquait un point. Un point qui fut rapidement oublié sous la pression de sa bouche sur la mienne, mais un point tout de même. Pourtant, l’agonie dans laquelle je le plongeais en retardant ma réponse était bien plus amusante que toute bague, diamant ou autre, que je pouvais avoir. Je devrais tenir juste un petit peu plus longtemps. Le faire se tortiller. Un peu comme quand sa cuisse avait séparé mes jambes et que ses doigts avaient séparé mes chairs. Ce genre de tortillements.


©Darynda Jones
Traduction : Forum Boulevard des Passions