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mercredi 21 mai 2014

Black Ops Tome 3 : Poursuivie de Cindy Gerard


— Pourquoi cette façade ? demanda-t-elle sans détour.
Allongé à côté d’elle, il avait les yeux fermés.
— De quoi parles-tu ?
— Je parle de ce rôle que tu joues à la perfection quand tu fais semblant d’être plus superficiel que tu ne l’es en vérité.
Il resta silencieux durant un si long moment qu’elle le crut endormi. Quand il répondit, elle était sur le point de s’abandonner au sommeil.
— Pour éviter qu’on attende trop de moi, marmonna-t-il avec lassitude. Comme ça, on est moins déçu.









Le résumé :
Responsable de la sécurité du casino Bali Hai à Las Vegas, Crystal Debrowski semble être la cible d’une sombre machination. Faux jetons en circulation, systèmes de caméras détournés durant ses heures de service, détournements de fonds… tout porte à croire qu’elle est coupable ; tant et si bien qu’elle se fait licencier. Puis elle disparaît. Pour Johnny Duane Reed, membre des Black OPS avec qui Crystal entretenait une liaison, il n’y a aucun doute : la jeune femme a été enlevée. Coupable potentiel : Yao Long, richissime client du casino avec un faible pour les jolies filles, et accessoirement à la tête d’un gigantesque trafic humain prenant racine à Jakarta…


L'avis :
Attention
gros coup de cœur de La Chronique !


Tout y est pour ne pas lâcher le livre des mains. Le rythme est sans aucun temps mort et la romance est juste génialissisme !

Johnny et Crystal (oui moi aussi j'ai tiqué sur les prénoms...) se ressemblent : une peur maladive de l'attachement pour des raisons différentes. Ils sont tous les deux d'accord là-dessus, le sexe et rien d'autres entre eux.

Alors ils sont touchants de trembler devant les sentiments qu'ils n'arrivent pas à freiner l'un pour l'autre. Et eux qui enchaînent les aventures sont tous nouveaux dans ce jeu terrifiant de l'amour.  
Je dois dire que j'ai vraiment craquer sur Johnny. Beau mais qui manque cruellement de confiance de lui. Il préfère se blinder et se cacher derrière une façade superficielle...mais attention la belle n'est pas dupe.

L'extrait :
Il lui fallut du temps pour s’extraire de ce tourbillon de sensations physiques incroyables qui l’avaient réduit à une masse de membres en caoutchouc et d’os fondus. Quand il recouvra finalement ses esprits, il fixa longuement le plafond du regard, en s’efforçant d’ignorer les sentiments qui rôdaient dans sa poitrine.

Des sentiments nouveaux qu’il avait fuis toute sa vie durant. Leur puissance le paralysait – et l’effrayait plus que n’importe quel tueur à gages. À ses yeux, ils étaient plus dangereux que la pire des embuscades.

Un léger ronflement s’échappait des lèvres entrouvertes de Crystal. Sentant sa joue abandonnée sur son épaule, ses sentiments ne firent que s’affirmer.

Il la serra plus fort, dans un réflexe involontaire. Aussi essentiel, sur le moment, que le besoin de respirer.

Mienne, se dit-il une fois de plus, avant que l’angoisse ne vienne le troubler. Mais qu’avait-il fait ?

Tu tombes amoureux d’elle, espère d’andouille. La panique, primaire et flagrante, fit accélérer les battements de son cœur et lui donna le tournis.Jamais. Hors de question.


C’était un effet secondaire de la fatigue. Rien de plus.

C’était le contrecoup après l’avoir délivrée des griffes de Yao.

Tomber amoureux d’elle ? Ah, ça, non ! C’était risible ! Johnny Reed ne tombait jamais amoureux. Et il savait exactement pourquoi, puisqu’il savait précisément ce qu’il avait à offrir à une femme. La même chose que son père. Rien. Rien hormis du chagrin, car c’était tout ce que son père donnait. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, on lui avait toujours dit qu’il était la pomme qui n’était pas tombée loin de l’arbre de Les Reed.

Un bon à rien. C’était ainsi que son père le qualifiait. C’était ainsi que tout le monde l’appelait. C’était donc ainsi qu’il se voyait.

Et il s’était montré à la hauteur de son surnom. Doué pour duper son monde avec ses sourires en coin et son air de se moquer de tout. Il savait exactement ce que les gens percevaient quand ils posaient les yeux sur lui, à l’époque, et quand ils posaient les yeux sur lui maintenant. Un regard de velours. Un joli garçon avec un ego de la taille du continent américain. C’était une image qu’il entretenait. Et cette attitude lui permettait de prendre le dessus – à la fois sur le plan professionnel et personnel –, puisque la plupart des gens le sous-estimaient. Et parce que, après tout, qui pourrait bien avoir envie de le connaître vraiment ?

Dès son plus jeune âge, il avait appris l’art d’être un caméléon. Il avait appris à dissimuler ses vrais sentiments derrière son sourire viril et sa démarche belliqueuse. Un enfant, qui a grandi auprès d’un père violent et d’une mère trop occupée à s’autodétruire pour remarquer que son fils porte encore plus de bleus qu’elle, apprend à simuler, à s’arranger de tout. Et il avait appris très jeune, à coup de blessures au crâne. Les leçons n’avaient pas manqué.

Mais par-dessus tout, il avait appris à camoufler ses souffrances. Et à prouver, au moins à lui-même, qu’il n’était pas qu’un punching-ball et une source de déceptions pour son père.

L'extrait :
Il serra les dents de colère, reprenant soudain ses esprits. Alors, sans réfléchir, il cracha tout ce qu’il avait sur le cœur, plus violemment que de raison.

— C’est à cause de ce qui s’est passé entre nous, dans ce lit.

Elle cligna les yeux. Elle regarda le lit, puis se tourna vers lui.

— Quoi… exactement ? demanda-t-elle, plus par méfiance que par simple curiosité.

— C’est justement ma question.

Il redressa le menton et, sans comprendre pourquoi il se faisait l’impression d’être la victime des deux, il céda à une colère qu’il trouvait justifiée.

— C’était quoi, en vérité ? reprit-il.

Elle haussa les épaules et le considéra avec lassitude.

— C’était comme toujours entre nous. Du sexe. Une superpartie de jambes en l’air.

Il lui lança un regard noir. Très bien. Il avait eu sa réponse. Il termina de préparer ses bagages.

— Est-ce que… je ne sais pas… aurais-je raté quelque chose ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

Un long regard scrutateur lui confirma qu’il était le seul à avoir un problème et il secoua la tête.

— Absolument rien, grommela-t-il, sans savoir ce qu’il avait espéré l’entendre dire – ce qu’il voulait qu’elle dise.

Quoi ? Avait-il cru qu’elle allait lui déclarer sa flamme ? Il était temps de redescendre sur terre.

Il ne voulait pas s’aventurer sur ce territoire. Si bien qu’il aurait dû être soulagé qu’il en soit de même pour elle. Et pourtant, il était très en colère.

— Remballe tes affaires, petit gars, marmonna-t-il en évitant son regard interrogateur parce qu’il se savait incapable d’expliquer son comportement.

Il n’était même pas capable de se l’expliquer à lui-même.

— Nous avons un train à prendre.



L'extrait :
— Fais-moi l’amour, chuchota-t-elle, d’une voix qui résonna comme une caresse dans le silence.

Sa réaction fut immédiate et profondément touchante. Avec les bruits secrets et atténués de la nuit pour seuls témoins, il s’approcha, l’embrassa longuement puis se glissa là où il se sentait à sa place.

Et de nouveaux bruits résonnèrent dans la nuit.

Des respirations saccadées fidèles à la violence de leur désir.

De longs soupirs exprimant leur incommensurable plaisir.

Chaque élan les éveillait au lien indestructible qui se tissait entre eux.

Dans la chaleur de la nuit, sans qu’ils aient prononcé un seul mot, elle sentit que tout changeait entre eux. Jusqu’à ce moment, ils avaient joué à l’amour, dansé prudemment autour de l’éventualité d’un engagement. Mais alors qu’il s’enfonçait en elle, que ses mouvements de va-et-vient se répétaient, les immergeant dans un courant extrême, il rechercha son regard dans l’obscurité. Et ce qu’elle vit dans ses yeux fit affluer ses larmes, car tout devenait merveilleusement clair. Si clair qu’elle en pleurait. Le plus grand joueur de tous les temps ne jouait plus.

Il l’aimait. S’il n’avait pas de sentiments pour elle, il ne la bouleverserait pas à ce point. Si ce n’était qu’un jeu, il ne la toucherait pas vraiment.

Stupéfaite, confuse, elle s’agrippa à lui tandis qu’il murmurait son nom entre deux baisers intenses, authentiques, et les entraînait vers une complicité inattendue et incroyable.