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dimanche 21 février 2016

Archer's Voice de Mia Sheridan

Éditeur : Hugo Roman
Sortie : 04/02/2016
390 pages


Quand Bree Prescott arrive dans la petite ville tranquille de Pelion, elle espère avoir enfin trouver l'endroit qui lui apportera la paix qu'elle cherche si désespérément.
Lors de son premier jour, sa vie entre en collision avec celle d'Archer Hale, un homme isolé qui porte le poids d'une affreuse douleur.
Un homme que personne d'autre ne voit.




Quand Bree Prescott arrive dans la petite ville tranquille de Pelion, Maine, en bord de lac, elle espère avoir enfin trouver l'endroit qui lui apportera la paix qu'elle cherche si désespérément. Lors de son premier jour, sa vie entre en collision avec celle d'Archer Hale, un homme isolé qui porte le poids d'une affreuse douleur. Un homme que personne d'autre ne voit.
Archer's Voice est l'histoire d'une femme enchaînée au souvenir d'une nuit de cauchemar et de l'homme dont l'amour est la clé de sa liberté. L'histoire d'un homme silencieux vivant avec une atroce blessure et de la femme qui l'aidera à trouver sa voix. Une histoire de souffrance, de destin, et du pouvoir qu'à l'amour de tout transformer.
( traduction trouvée sur Boulevard des Passions)
                                      
 


    - Lecture finie -
J'écris mes chroniques généralement juste après avoir fini de lire le livre. C'est une façon pour moi d'être au plus près de ce que j'ai ressenti et de rien oublier de ce qu'il me semble important. Pour Archer's voice ça ne me permettra pas d'en faire l'éloge.
Pourquoi ?
Et bien je vais vous donner une image en espérant que cela vous parle. Disons que même si tu as beau aimer le chocolat et en manger un super bon, si tu en manges dix tablettes et bien tu en feras une overdose aussi bon soit-il. C'est un peu ce que j'ai ressenti en refermant ce livre.
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Je reprends depuis le début.
Nos deux personnages principaux sont magnifiques. Elle, Bree est une jeune femme qui fait un road trip (très courant en romance New Adult cela dit au passage) pour exorciser certains événements traumatisants. Elle s'arrête pour financer son voyage dans le petit ville de Pelion.
Lui, Archer y habite depuis toujours. Il est devenu muet à la suite d'un accident survenu de nombreuses années auparavant et qui fait de lui un marginal aux yeux de tous en commençant par lui.

Le hasard les fait se rencontrer. Pour l’ermite, il n'y a pas moyen de le faire sortir de sa bulle mais malgré cela, il y a une « connexion »  qui s'installe. La jeune femme se sent attirée par l’énigme qu'il représente. Ils se créent entre eux une relation qui va permettre à chacun de renouer avec la vie.

C'est une magnifique histoire de seconde chance qui m'aura vraiment émue. Même si Archer « parle » à certains moments, c'est vraiment Bree qui donne le ton du récit. C'est une très belle voix. Le jeune femme a été brisé par la vie et son road trip ne vise pas à la faire redémarrer sa vie mise au point mort. Non, il est surtout là pour lui procurer l'oubli, l’apaisement.

Je pense que ce qui fait la force de ce récit c'est qu'on a pas de touche optimiste comme pessimiste. On est plus dans une tranche de vie. L'espoir d'un nouveau départ sans coup de baguette magique mais avec des rencontres qui métamorphosent les individus. On a pas toujours la force en nous. Ici c'est l'autre qui permet de redonner un sens à la vie. C'est très beau.

Il faut aussi dire que le style de l'auteure, tout en sensibilité place lecteur dans une bulle de douceur que j'ai beaucoup apprécié.

Vous me demanderez dans ce cas ce qui m'a déplu comme je l'ai indiqué au début. Je vous dirais que j'ai adoré environ 90% de ma lecture mais le dénouement m'a vraiment laissé une impression de « trop c'est trop ». Même si l'auteure ne joue pas la carte du syndrome Cosette, la fin en use et en abuse trop.
Alors qu'est-ce que c'est que le syndrome Cosette ?
C'est un terme que j'ai inventé pour qualifier certains personnages ou rebondissements de l'intrigue. Par exemple, un héroïne qui aurait perdu son père, sa mère, son frère, sa sœur, son chien, sa maison, son travail... Son petit ami l'aurait trompée. Un tueur en série en aurait après elle. Elle aurait été ruiné....La liste est longue mais parfois certains auteurs nous font un condensé de tous les malheurs qu'il peut y avoir sur terre et nous propose un syndrome Cosette. J'espère que vous me suivez...

Ici, nos deux personnages ont clairement été malmené par la vie. On est en plein dans le syndrome mentionné plus haut mais...on sent tient à ce postulat de départ. Le récit ne cherche pas à apitoyer le lecteur. Enfin jusqu'à la fin du récit qui est vraiment « sortez les violons ! »
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Bref
Il s'agit d'un récit magnifique que je vous conseille malgré une fin beaucoup trop guimauve à mon goût.



J’ai posé mon peigne et je me suis servi de mes doigts pour lisser ses cheveux noirs et soyeux. Passer mes doigts dans cette masse épaisse et légèrement ondulée avait quelque chose d’intime et de sensuel. Mon pouls s’accélérait au fur et à mesure que je me déplaçais autour de lui avec les ciseaux en commençant par sa nuque, puis son front. Chaque fois que ma main entrait en contact avec son cuir chevelu, Archer frissonnait légèrement. En me penchant sur lui pour travailler, j’ai senti le parfum de son shampoing et son odeur de propre. Il sentait le savon, mais en dessous, on discernait une odeur musquée très masculine, très sensuelle.
Je suis passée devant lui, j’ai dégagé son front en coiffant ses cheveux en arrière. Nos yeux se sont rencontrés un instant, il a fermé les paupières. Il avait presque l’air de souffrir, ça m’a fait de la peine. Est-ce que quiconque l’avait jamais touché avec tendresse depuis la mort de sa mère ?
J’ai continué ma coupe, et quand je me suis rapprochée pour fignoler le tour de l’oreille, il a retenu sa respiration. Je l’ai regardé à nouveau, ses yeux étaient légèrement dilatés, ses lèvres entrouvertes. Mes tétons se sont mis à pointer sous mon tee-shirt, Archer a baissé les yeux, qui se sont élargis en se posant sur ma poitrine. Il a détourné le regard, des taches rouges sont apparues sur ses joues. Il a serré ses poings sur ses cuisses musclées.
Je me suis penchée sur lui pour couper encore un peu, mes seins le touchaient presque. J’entendais le bruit de sa respiration rapide qui rompait le silence de la cuisine. J’ai baissé les yeux en me reculant, je me suis aperçue qu’il bandait. Vite, je suis passée derrière lui en coupant encore un peu, tout en tentant de contrôler ma propre respiration. J’étais incapable de savoir si je le coiffais correctement – je n’arrivais plus du tout à me concentrer, je sentais l’humidité perler entre mes cuisses. J’étais tellement émoustillée que j’arrivais à peine à tenir debout. Il était si proche, ça me faisait bicher de le toucher et de voir ce que ça lui faisait à lui aussi. Jamais je n’avais été allumée aussi facilement, juste à cause d’une fichue coupe de cheveux. En plus, il était clair qu’il ressentait la même chose que moi. En me déplaçant devant lui pour juger du résultat de mon travail, je me suis aperçue qu’il tremblait légèrement.
– Voilà, ai-je murmuré. C’est fini. Ça m’a l’air parfait, Archer.
Je me suis reculée pour l’examiner. J’avais du mal à avaler ma salive.
J’ai posé les ciseaux sur le plan de travail derrière moi. Mon pouls battait très fort dans mes oreilles et entre mes cuisses. Je le surplombais. Mes yeux ont glissé sur ses lèvres. Mon Dieu, j’avais tellement envie qu’il m’embrasse !
Il m’a jeté un regard intense. Je pouvais voir les mouvements de sa pomme d’Adam et sa cicatrice qui bougeait vers le haut. Pendant que nous nous dévisagions en silence, un doute a traversé son visage. Il s’est mis à serrer plus fort encore ses poings sur ses cuisses.
Tout à coup, il a repoussé la chaise et s’est levé d’un bond, comme électrisé.
– Tu dois partir maintenant, a-t-il dit.
– Partir ? Pourquoi, Archer ? Je suis désolée…
Il a secoué la tête. Sa veine battait fort dans son cou.
– Non, c’est rien, c’est juste que… J’ai des trucs à faire. Tu devrais y aller.
Il respirait très fort, comme s’il venait de courir dix kilomètres. Jamais quand je l’avais vu faire des travaux de force, je ne l’avais vu manquer de souffle à ce point.
Il m’a regardée avec un air suppliant.
– Bien, ai-je chuchoté en pâlissant, bien.
J’ai ramassé mes ciseaux et je suis allée les mettre dans mon sac, dans le salon.
– Tu es sûr ? Je n’ai pas…
– Oui, s’il te plaît, oui, a-t-il répondu.
J’ai baissé la tête et j’ai vu qu’il bandait toujours. J’ai dégluti. Je ne savais pas quoi penser. Était-il gêné d’être excité ? Ou était-il contrarié que ce soit par moi ? Étais-je allée trop loin ? Peut-être voulait-il juste être mon ami et je m’étais fourvoyée ? Soudain le doute et le chagrin m’ont envahie.
– OK, ai-je répété et me dirigeant vers la porte d’entrée.
Il m’a attrapé délicatement le bras au passage en me faisant sursauter.
– Je suis désolé, je te remercie vraiment pour la coupe.
Je l’ai regardé encore une fois, en remarquant combien il était beau, rasé de frais, avec sa nouvelle coupe et cette rougeur sur les pommettes, ses yeux brillants, ses cheveux brun doré qui brillaient encore plus que d’habitude.
Je lui ai fait un signe de tête et je suis sortie. Phœbe m’attendait sur le porche, je l’ai prise dans mes bras et me suis éloignée.