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mardi 11 mars 2014

Les Carsington ,Tome 2 : Un insupportable Gentleman- Loretta Chase




 Une émotion à laquelle elle préférait ne pas songer parce qu'elle l'effrayait plus encore que la tempête. Si elle s'était éloignée de lui, un peu plus tôt, c'était pour ne pas céder à son envie de se glisser entre ses bras pendant qu'il dormait, de se blottir contre lui comme s'il lui appartenait. Comme si elle lui appartenait.






Le résumé :
Jeune veuve férue de hiéroglyphes, Daphné Pembroke doit se cacher pour
mener ses travaux. La société anglaise du XIX siècle réprouve en effet les femmes savantes. 
Officiellement, c'est son frère Miles qui est un linguiste distingué. Lorsque celui-ci disparaît dans le dédale des ruelles du Vieux Caire, Daphné devine qu'on l'a enlevé pour le forcer à traduire un très ancien papyrus. Se heurtant à l'indifférence des autorités, elle se tourne alors vers un compatriote qui végète dans les prisons ottomanes. Ce Rupert Carsington n'a pas l'air très fiable. C'est une tête brûlée, un joli coeur au charme perturbant. Malheureusement, elle n'a pas le choix, il faut bien que quelqu'un l'aide. Il sera donc " les muscles " et elle " le cerveau " dans cette aventure qui les mènera aux confins du Nil, là où les attendent mille dangers...


L'extrait :
Il batailla pour lui ôter sa tunique aux manches étroites. Après quoi, il dénoua le lien à l'encolure de sa chemise dont d écarta les pans pour révéler ses seins magnifiques. En dépit de son impatience à la posséder, il s'interrompit pour les contempler.
Sa poitrine était dorée à la lueur de la bougie. Il avait l'impression d'être un pilleur de tombeaux venu dérober le trésor d'un pharaon. Il s'inclina pour baiser sa peau de soie, entendit son premier petit cri de surprise se fondre dans un soupir. Il passa le ponce sur la pointe durcie de son sein avant d'y porter les lèvres Elle prit une brusque Inspiration. Puis elle enfouit les doigts dans ses cheveux pour le maintenir, le presser contre elle, et l'accalmie cessa
Le désir s'engouffra eh lui, emportant avec lui toute pensée cohérente. Il arracha sa chemise, puis celle de Daphné, qu'il attira à lui, peau contre peau. Mais ce n'était encore pas assez près, loin de là.
Il plaqua les mains au creux de ses reins pour la presser contre son sexe rigide, mais cela non plus ne suffirait pas. En un instant, il trouva le nœud de la ceinture de son pantalon et le défit. Le vêtement glissa le long de ses jambes magnifiques. Il suivit des mains ses fesses, ses hanches, l'arrondi de ses cuisses.
Sa peau était de pur velours. Daphné tremblait sous ses caresses. Il remonta jusqu'au triangle duveteux entre ses jambes. Si doux, si délicat... De nouveau, la tempête de son désir s'apaisa. Il prit son temps. Attentif et tendre, il l'explora avec des doigts d'une légèreté infinie.
—   Mon Dieu... murmura-t-elle. ô mon Dieu !
Il enfouit le visage dans son cou. Il sentait ses lèvres veloutées tout contre son oreille.
—   Oh, c'est... oui. Oh, oui, murmura-t-elle d'une voix rauque.
Il se fit plus pressant, tout en continuant de cajoler du pouce son point le plus sensible. Il savait quoi faire. Il savait donner du plaisir aux femmes.
—   Oui... souffla-t-elle de nouveau, brûlante et humide.
La tempête se déchaîna dans l'esprit de Rupert. Il arracha son pantalon, libérant son sexe dressé. Puis, d'une main passée sous sa cuisse, il lui souleva la jambe qu'elle enroula autour de sa taille. Il la pénétra d'une seule poussée.
—   Oh ! ô mon Dieu...
Il aurait fait écho à son exclamation, s'il n'avait été déjà bien au-delà des mots.
Il était perdu en elle, perdu dans le besoin qu'il avait d'elle. Son désir était à l'image de la tempête de sable : tout-puissant. C'était un monstre incontrôlable. Il s'enfonça en elle encore et encore, et l'entendit crier, et sentit les tremblements de la jouissance l'emporter. Mais cela ne suffisait pas. Il lui en fallait plus. Plus. Plus. Il poursuivit son va- et-vient, puissant, désespéré, comme s'il voulait la posséder tout entière.
Elle avait complètement lâché prise et continuait de le chevaucher avec la même férocité, enchaînant les orgasmes en vibrant de la tête aux pieds. Enfin, elle saisit son visage entre ses mains pour l'embrasser avec passion. Alors, la jouissance déferla en lui. Et elle lui procura une étrange exaltation, tel le pilier de lumière qui s'élevait à l'horizon égyptien au coucher du soleil. Ce ne fut qu'au tout dernier instant, juste avant la délivrance, que, dans un éclair de lucidité, il se retira d'elle.
Daphné se laissa aller contre lui, sa jambe nue glissant le long de la sienne. Elle demeura là un long moment à attendre que les battements désordonnés de son cœur se calment et que sa respiration retrouve un rythme normal. La tête appuyée contre son torse musclé, elle écoutait le roulement de tambour de son cœur qui ralentissait peu à peu. Elle se cramponnait à lui, les bras noués autour de sa taille. Elle ne voulait pas que cela s'arrête tout de suite ; aussi sentit-elle sa gorge se nouer quand il posa le menton sur sa tête. Elle se rappela les baisers qu'il avait déposés dans ses cheveux pendant la tempête de sable, et l'émotion que ces caresses, qui ressemblaient tant à de l'affection, avaient fait naître en elle.
Une émotion à laquelle elle préférait ne pas songer parce qu'elle l'effrayait plus encore que la tempête. Si elle s'était éloignée de lui, un peu plus tôt, c'était pour ne pas céder à son envie de se glisser entre ses bras pendant qu'il dormait, de se blottir contre lui comme s'il lui appartenait. Comme si elle lui appartenait.
Elle s'était réfugiée dans l'étude des scènes qui ornaient les parois de la tombe. Qui étaient ces femmes ? Que signifiaient les fleurs qu'elles portaient? Tout, plutôt que de penser à lui, à l'attachement qu'elle ressentait pour lui. Elle avait pourtant toujours su - peut-être à l'instant où elle avait entendu le son de sa voix - que c'était un homme fait pour briser le cœur des femmes.
Elle s'était donné tant de mal pour ne pas souffrir à nouveau.
Et voilà où elle en était.
Il lui caressa la tête, la nuque.
—   Ne pleurez pas, gronda-t-il.
Elle releva la tête, et se serait dégagée s'il ne l'avait pas retenue d'une main douce mais ferme.
—   Je ne pleurais pas ! s'indigna-t-elle. Je ne suis pas une femme pleurnicharde. Ni émotive. Je ne suis pas...
À son grand désarroi, une larme roula sur sa joue.
—   Je le savais.
—   Ce n'est pas à cause de vous que je pleure, pro- testa-t-elle. Ni à cause de... de ce qui vient de se passer entre nous. Manifestement, enchaîna-t-elle en relevant le menton, c'était inévitable. C'est la conséquence d'une trop longue promiscuité et de bouleversements émotionnels excessifs. J'ai entendu parler de ce genre de choses, d'actes désespérés après avoir frôlé la mort.
—   Ah, dit-il. C'était un acte désespéré.
—   Oui, confirma-t-elle.
—   Ah, bon.
—   Oui, confirma-t-elle en s'essuyant les yeux. Cela ne signifie rien. C'est une espèce de... d'instinct, peut-être. Une réaction primitive, assez irrationnelle.
Il l'enveloppa de ses bras et la serra contre lui.
—   Ne vous faites pas plus sotte que vous n'êtes, mumura-t-il. Ce n'était pas cela du tout, et vous le savez.
Il fallut un moment à Daphné pour rassembler ses esprits. Ils ne cessaient de vagabonder - vers le torse musclé contre lequel ses seins étaient plaqués, vers la moiteur et les sensations délicieuses qui subsistaient plus bas.
Il avait un corps splendide. Un corps de dieu grec. Elle n'aurait pas dû se laisser aller à des pensées aussi impies, mais celles-ci s'imposaient à elle en même temps que le souvenir de ce qu'ils venaient de vivre. Du reste, M. Carsington aurait tout aussi bien pu être un dieu, car il l'avait emmenée au paradis cinq ou six fois. Oh, ces mains... se rappela-t-elle. Ces mains merveilleuses, et tellement habiles...
—   Ah, bon ? fit-elle à son tour.
Elle pencha la tête en arrière pour le regarder. Des ombres dansaient sur son beau visage, comme toujours indéchiffrable, hormis la lueur rieuse qui dansait dans ses yeux noirs.
—   Vous me désirez depuis que nous nous sommes rencontrés, affirma-t-il.
—   Ce n'est pas du tout..
—   Et, finalement, après vous être conduite de la manière la plus aberrante qui soit, vous vous êtes décidée à faire la seule chose logique et rationnelle.
Il glissa la main le long de son dos, jusqu'à ses fesses. Ses fesses nues.
C'est alors qu'elle prit conscience de son pantalon, en boule à ses chevilles. L’une des jambes était encore nouée sous son genou. Elle aurait dû être morte de honte ; elle ne l'était pas le moins du monde. Au contraire, elle se sentait au bord du fou rire.
—   En d'autres termes, vous avez retrouvé vos esprits, poursuivit-il. Après vous être bercée d'illusions en vous raccrochant à toutes sortes de balivernes puritaines, vous avez fini par admettre la vérité : je suis irrésistible.
Elle allait s'élever contre cette déclaration suffisante quand il lui plaqua la main sur la bouche.
—   Mmph, fit-elle.
—   Chut J'entends quelque chose.