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gfMes dernières chroniques


mercredi 1 janvier 2014

Beautiful Stranger - Christina Lauren







– Tu veux dire, est-ce que je t’ai baisée comme un fou avant de t’avouer que mon cœur t’appartenait ?
 Tu n’as pas rêvé.














(@ dans notre petite bulle) :
 Après Beautiful Bastard, voilà maintenant le deuxième volume de la saga de Christina Lauren, avec Sara Dillon, une amie de notre précédente héroïne et le séducteur anglais, Max Stella, rencontré à New York. 

En rompant avec son petit ami infidèle, et filant s’installer à New York, Sara Dillon a décidé de reprendre sa vie en main. Nouveau travail, nouvelle vie et nouvelle attitude: les hommes, c’est fini, au moins pour une relation durable. À peine arrivée, elle va pourtant tomber sur un superbe spécimen masculin d’origine britannique, Max Stella. 


Max est connu du tout-New York pour son amour des femmes. Jusqu’à ce qu’il rencontre Sara et qu’elle l’autorise à prendre des photos coquines , il ne s’était jamais posé la question de construire une relation durable. 


Face au charme viril de Max, Sara sait que finalement elle ne renoncera pas à tous les plaisirs que les hommes peuvent lui offrir… 


Directement classé au 2ème rang des meilleures ventes du New York Times lors de sa sortie aux États-Unis, Beautiful Stranger s’inscrit dans la nouvelle tendance des « romantica ».



Je trouve très chouette et originale cette écriture à quatre main. On se dit qu'en matière de littérature érotique ce n'est pas forcément l'association la plus simple mais le couple Christina Lauren est tout simplement géniale.
Dès la première page, on est happé par l'écriture rapide, gourmande mais aussi profonde. Car attention ce n'est pas parce qu’il s'agit de littérature érotique que les personnages son superficiels, je dirai même au contraire.
Max Stella et Sara Dillon m'ont fait penser que le voyeurisme est extrêmement romantique.
Je vous propose en extrait leur 1ère rencontre chaud bouillante et leur dernière .



– Salut princesse.
– Salut, l’Anglais.
– Je t’ai regardée danser.
– Je t’ai vu me regarder.
Je respire à peine. Mes jambes flageolent comme si elles hésitaient entre s’effondrer et s’accorder au rythme saccadé de la musique qui monte de l’étage du dessous. Je mords ma lèvre inférieure pour réprimer un sourire :
– Tu es un voyeur. Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu danser avec moi ?
– Parce que j’ai pensé que tu préférais que je te regarde.

J’avale ma salive, déstabilisée, incapable de détourner les yeux des siens. De
quelle couleur sont-ils ? Au bar, j’ai cru qu’ils étaient bruns. Mais il y a un je-ne-sais-quoi plus clair, étincelant. Je le vois mieux dans cette partie du club, juste au-dessus des stroboscopes. Tirant sur le vert, sur le jaune ? Ses yeux m’hypnotisent. Je n’ai pas seulement su qu’il me regardait – et aimé ça –, j’ai dansé sur un fantasme de lui, en train de me dévorer.
– Tu imaginais que tu me faisais bander ?
Je cligne des yeux. J’ai du mal à tenir le choc, il est si direct. Est-ce que des hommes comme ça ont toujours existé, qui disent exactement ce qu’ils (ce que je) pense(nt) sans avoir l’air effrayants, impolis ou insistants ? Comment y parvient-il ?
– Waouh… Est-ce que tu… ?
Il se penche, prend ma main et la presse fermement sur son entrejambe. Il bande dur, se cambre déjà dans ma paume. Sans y penser, j’entrelace mes doigts dans les siens :
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– Tout ça parce que tu m’as regardée danser ?
– Est-ce que tu te donnes toujours autant ?
Si je n’avais pas été aussi abasourdie, j’aurais éclaté de rire :
– Jamais comme ça.
Il m’étudie du regard, les yeux toujours joyeux mais les lèvres pensives.
– Viens chez moi ce soir.
– Non.
Cette fois, je me mets à rire.
– Accompagne-moi jusqu’à ma voiture.
– Non. Aucune chance que je quitte la boîte avec toi.
Il se penche et plante un baiser rapide sur mon épaule avant de dire :
– J’ai envie de te caresser.
Je n’arrive pas à me convaincre que je n’en ai pas envie, moi non plus. Il fait sombre, entre deux flashs de lumière, la musique est tellement forte que mon cœur bat en cadence. Quel mal une nuit de folie pourrait-elle bien me faire ? Après tout, Andy en a eu plein.
Je le guide dans le couloir étroit, au-delà des toilettes, jusqu’à une petite alcôve abandonnée qui donne sur la scène du DJ. Nous sommes dans une impasse, enfermés, retirés dans un coin mais absolument pas cachés. À part le mur du fond du club, le reste de l’espace autour de nous est ouvert, et seule une vitre à hauteur de la taille nous empêche de tomber sur la piste de danse en dessous.
– OK. Caresse-moi ici.
Il lève un sourcil et passe un long doigt sur mes os, d’une épaule à l’autre :
– À quoi tu penses exactement ?
Ses yeux étincellent – il s’amuse de tout ce qui l’entoure. Il a l’air parfaitement normal et sensé pour quelqu’un qui me suit dans une boîte pour me dire abruptement qu’il a envie de me caresser. Je me souviens d’Andy qui ne cherchait que rarement (à part pour conserver les apparences) mes caresses, ma conversation, ma… Est-ce que c’est comme ça que ça lui est arrivé ? Une femme l’a-t-elle pris à part ? Et puis elle s’est offerte à lui, et il lui a donné (et pris) tout ce qu’il pouvait avant de revenir vers moi ? Pendant ce temps, ma vie était devenue si étriquée que j’arrive à peine à me souvenir de ce que je faisais pendant toutes ces nuits d’absence.
Suis-je avide ? Est-il normal de vouloir tout avoir ? Une carrière qu’on ne sacrifierait pour rien au monde et un moment de folie, de temps en temps ?
– Tu n’es pas un psychopathe au moins ?
Il se met à rire puis m’embrasse sur la joue :
– Tu me rends un peu fou, mais en dehors de ça, non.
– J’ai juste…
Je m’interromps en baissant les yeux. Je presse ma main contre sa poitrine.
Son sweat gris est incroyablement doux – du cachemire, c’est certain. Son jean foncé est parfaitement coupé. Ses chaussures noires sont neuves. Tout, chez lui, est raffiné.

– Je viens de m’installer ici.
Cette explication me semble suffisante pour justifier que ma main tremble ainsi contre lui.
– Et un moment comme ça, ça ne semble pas bien raisonnable, n’est-ce pas ?
– Pas du tout, je réponds en secouant la tête.
Mais je me redresse et passe une main dans son cou, en l’attirant à moi. Il se laisse faire, se penche en souriant avant de poser ses lèvres sur les miennes. Son baiser parvient à allier douceur et brutalité, le scotch réchauffe ses lèvres. Il gémit un peu quand j’ouvre la bouche. Il y glisse sa langue et la vibration m’enflamme immédiatement. J’ai envie d’apprécier chacun de ses mouvements.
– Tu as un goût sucré. Comment t’appelles-tu ?
Première vague de panique :
– Pas de noms.
Il me repousse pour me regarder, les sourcils relevés :
– Et comment vais-je t’appeler ?
– Comme tout à l’heure.
– Princesse ?
J’acquiesce.
– Et comment vas-tu m’appeler quand tu seras sur le point de jouir ?
Il m’embrasse légèrement. Mon cœur bat très fort à la simple évocation de l’acte :
– Je ne pense pas que ça ait une grande importance. Je t’appellerai bien comme je voudrai.
– Ma foi, concède-t-il en haussant les épaules.
Je prends sa main et la dirige vers ma hanche :
– J’ai été la seule à me faire jouir pendant un an.
Je fais bouger ses doigts sur le bord de ma robe et murmure :
– Est-ce que tu vas arranger ça ?
Je sens qu’il sourit tout contre ma bouche avant de m’embrasser encore.
– Tu sais ce que tu fais ? murmure-t-il.
– Je sais ce que je fais.
– Tu es bourrée ?
– Je te promets que non.
Il recule juste assez pour me regarder dans les yeux. Son regard va et vient, ses yeux retrouvent une lueur d’amusement :
– Tu réalises bien la manière dont tu te comportes…
ll me retourne et presse mon ventre contre le mur en verre. Je contemple la masse des corps qui s’agitent en dessous. La lumière saccadée vient des projecteurs en acier, au-dessus de la piste de danse, juste devant moi. En comparaison, notre coin, à l’étage, est virtuellement noir. De la vapeur monte de bouches d’aération disposées sur le dance-floor et couvre les fêtards jusqu’aux épaules.
Les doigts de mon Anglais jouent avec le dos de ma robe. Il la relève et passe une main sur ma culotte, sur le bas de mes fesses et entre mes jambes – là où je l’espère et l’attends. Même le côté délicat de la position ne m’embarrasse pas. Je me cambre contre sa main, je suis déjà perdue.
– Tu es trempée, mon cœur. Qu’est-ce qui te plaît tant que ça ? L’idée de ce que nous faisons ici ? Ou le fait que je t’ai regardée fantasmer sur moi pendant que tu dansais ?
Je ne dis rien, trop peur de ce que je pourrais répondre. Je gémis quand il me pénètre d’un doigt. La pensée de ce que je devrais faire s’estompe. Le souvenir de l’ennuyeuse Sara de Chicago également. La prévisible Sara qui faisait toujours ce qu’on attendait d’elle. Je n’ai plus envie d’être cette personne-là. Plus maintenant. Je veux être téméraire, folle et jeune. Je veux vivre pour moi, pour la première fois de ma vie.
– Tu es une petite chose fragile, mais mouillée comme ça, je suis à peu près sûr que tu pourrais facilement te prendre ces trois doigts !
Il glousse en m’embrassant dans le cou, tout en dessinant des cercles sur mon clitoris, lentement, de manière à m’exciter totalement.
– S’il te plaît…
Je murmure, je ne sais même pas s’il m’entend. Son visage est dans mes cheveux, je sens sa queue collée contre ma hanche mais, à part ça, il n’y plus que son doigt qui va et vient en moi qui compte.
– Tu as une peau magnifique. Surtout là.
Il embrasse mon épaule.
– On t’a déjà dit que ta nuque était parfaite ?
Je me retourne et lui souris. Ses yeux, grands ouverts et clairs, se plissent dans un sourire quand ils rencontrent les miens. Je n’ai jamais regardé quelqu’un dans les yeux de si près, en étant caressée comme ça. Quelque chose chez cet homme, cette nuit, cette ville, me fait dire que c’est la meilleure décision que j’aie jamais prise.
Chère New York, Tu es au top. Bises, Sara.
PS : Je ne dis pas ça parce que je suis bourrée.
– Et maintenant, je ne peux plus admirer ta nuque… C’est vraiment dommage.
Sa main s’éloigne, j’ai froid là où se trouvaient ses doigts chauds. Il plonge dans sa poche et en sort un petit emballage.
Une capote. Une capote dans sa poche, comme par hasard ! Il ne me serait jamais venu à l’esprit d’avoir une capote avec moi pour aller en boîte.
Il me tourne vers lui, nous fait pivoter pour appuyer mon dos contre le mur. Il m’embrasse, d’abord doucement puis plus fort, comme affamé. Au moment où je pense m’asphyxier, il s’écarte, lèche ma joue, mon oreille, mon cou. Mon cœur bat follement. Ma robe est retombée sur mes cuisses, mais ses doigts caressent l’ourlet et le remontent lentement.
– Quelqu’un pourrait arriver à tout moment, fait-il remarquer.
Il me laisse une dernière chance de lui dire non, au moment où il baisse ma culotte.
Ça m’est égal. Totalement égal. Peut-être même qu’une petite partie de moi a envie que quelqu’un arrive ici et voie cet homme parfait en train de me toucher comme il le fait. Je ne pense plus qu’à ses mains qui me caressent, à ma robe remontée sur mes hanches et à sa virilité dressée contre mon ventre.
– Je m’en fous.
– Tu es ivre. Trop ivre pour ça ? Je veux que tu te souviennes que je t’ai
baisée.
– À toi d’en faire un moment mémorable.
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Il relève ma jambe et m’ouvre, exposant ma peau nue à l’air froid qui vient de la climatisation juste au-dessus de nous. Il bloque mon genou autour de sa hanche – je me félicite de porter des talons de vingt centimètres. Je glisse ma main entre nous et je déboutonne son jean, descends son boxer juste assez pour le libérer. J’enroule ma main autour de son érection et je la frotte sur mon sexe trempé.
– Putain, princesse. Laisse-moi continuer…
Son pantalon est ouvert mais coincé sur ses hanches. De dos, on pourrait croire que nous dansons, ou peut-être que nous ne faisons que nous embrasser. Je sens son pouls dans ma paume de main. La situation, si réelle, me rend totalement folle. Il va me prendre, ici, sans se soucier de la foule en bas. Où il y a des gens qui me connaissent comme la sage Sara, la responsable Sara, la Sara d’Andy.
Nouvel appartement, nouveau job, nouvelle vie. Nouvelle Sara.
Mon inconnu est lourd et tellement long dans ma main… Je le désire, je suis en même temps terrifiée – et s’il m’empalait ? Je ne suis même pas sûre d’avoir jamais baisé avec un mec qui bandait autant.
– Elle est grosse…
Il sourit, comme un loup sur le point de me dévorer – pour de bon. Il déchire prestement l’emballage du préservatif avec ses dents.
– C’est la meilleure chose à dire à un homme. Tu peux même me dire que tu n’es pas sûre qu’elle va rentrer…
Je dirige son gland vers mon ventre, tremblante. Il est si chaud – la peau douce – et si dur à la fois.
– Putain. Je vais jouir dans ta main si tu n’arrêtes pas tout de suite.
Ses mains tremblent un peu – l’urgence –, il se retire d’entre mes doigts pour enfiler la capote.
– Tu fais ça souvent ?
Il est là, devant moi, plein d’assurance. Son sourire s’élargit :
– Faire quoi ? Baiser une belle femme qui ne veut pas me dire son nom et préfère que je la saute dans un couloir plutôt que dans un lieu adapté, un lit ou une limousine par exemple ?
Il commence à pousser pour entrer en moi, si lentement que c’en est presque douloureux. Ses yeux brillent d’une drôle de lueur. Nom d’un chien, je n’aurais jamais pensé que le sexe avec un inconnu puisse être aussi intime que ça. Il me dévisage :
– Non, princesse. Je dois admettre que je n’ai jamais fait ça.
Sa voix est tendue, ses mots viennent de loin parce qu’il est enfoncé en moi, dans cette boîte chaotique, avec des lumières vivantes qui respirent, et la musique qui donne le rythme tout autour de nous, là où des gens déambulent sans savoir ce qui se passe juste au-dessus d’eux. Et pourtant, mon univers se réduit à ce lieu où il me remplit, où il frotte mon clitoris à chaque à-coup, où la peau chaude de ses hanches se presse contre mes cuisses.
Plus un mot, seulement sa pénétration, d’abord lente puis rapide, douce et brutale. Notre espace se remplit d’onomatopées admiratives ou pressantes. Ses dents sont dans mon cou, j’agrippe ses épaules, de peur de tomber, sur le côté ou ailleurs, pas sur la piste de danse mais dans un monde où je n’aie pas peur d’être exposée, de montrer mon plaisir à tous ceux qui m’observeraient – en particulier, cet homme.
– Dieu que tu es belle…
Il se penche en arrière, me regarde et accélère un peu. « Je n’arrive pas à cesser de regarder ta peau parfaite et putain, là où je suis. »
La lumière arrive de son côté. Pour moi, il est dans l’obscurité. Seulement la silhouette de mon inconnu. Je ne distingue rien quand je baisse les yeux, que des ombres et la suggestion du mouvement : lui en moi, hors de moi, en moi à nouveau. Glissant et dur, collé à moi à chaque mouvement. Et comme pour me rappeler que je n’ai pas vraiment besoin de le voir, les lumières diminuent pour faire presque le noir, pendant qu’un son répétitif envahit le club.
– J’ai pris une vidéo de toi en train de danser…
Je mets un moment à réaliser ce qu’il vient de murmurer. Le temps que l’information supplante la sensation de lui, en train de me prendre :
– Qu… quoi ?
– Je ne sais pas pourquoi. Je ne vais pas la montrer. J’ai juste…
Il fixe mon visage en ralentissant, pour me laisser réfléchir, j’imagine.
– Tu étais comme possédée. Je voulais me souvenir. Bordel de Dieu, j’ai l’impression de confesser mes péchés !
J’avale ma salive, il s’approche encore plus de moi, m’embrasse avant que je demande :
– Est-ce que c’est bizarre, que ça me plaise que tu l’aies fait ?
Il se met à rire, continue à me pénétrer plus lentement, plus fort aussi :
– Profite alors, hein ? J’aime te regarder. Tu dansais pour moi. Il n’y a pas de mal à ça.
Il relève mon autre jambe et l’enroule autour de sa taille avant de se mettre à bouger vraiment pendant quelques minutes parfaites. Rapide, plein de l’urgence du moment, il se laisse aller et gémit – délicieusement. Si quelqu’un arrivait maintenant dans notre petit coin, il n’aurait aucun doute sur ce que nous faisons. Et en imaginant que quelqu’un regarde cet homme me prendre si brutalement, je m’abandonne. Ma tête se pose contre le mur. Je sens monter
monter
monter
tout au fond de mon ventre, si bas, si lourd, une boule presque douloureuse qui roule le long de ma colonne vertébrale avant d’exploser dans mon sexe, si fort que je ne peux m’empêcher de crier, sans penser une seule seconde qu’on pourrait m’entendre. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qu’il est en train de me regarder céder.
– Putain de merde.
Ses hanches ont des mouvements saccadés, brutaux. Il jouit avec un long gémissement, ses doigts enfoncés très fort dans mes hanches.
Je pense : Il pourrait me faire des bleus. Et puis : j’espère qu’il m’en fera.
Je veux conserver un souvenir de cette nuit et de cette Sara quand je partirai. Pour mieux faire la différence entre la vie que je laisse derrière moi et celle qui m’attend et que je désire.
Il s’arrête, pèse contre moi, ses lèvres plantées dans mon cou.
– Mon Dieu, l’Anglais. Tu m’as épuisée.
Je le sens battre en moi – les contrecoups de son orgasme – et je voudrais qu’il reste en moi pour toujours, bien au fond. J’imagine de quoi nous avons l’air de l’autre côté de la boîte : un homme plaque une femme contre un mur, et elle passe les jambes autour de lui – même si on ne les distingue pas clairement dans l’ombre.
Sa large main remonte le long de ma jambe, de ma cheville à ma hanche. Il se retire avec un petit gémissement et me remet sur mes pieds. Il recule et enlève la capote.
Putain, je n’avais jamais pensé que je pourrais faire quelque chose d’aussi fou. Un rictus étire mes lèvres tandis que mes jambes tremblent tant que je suis sur le point de m’effondrer.
Ne panique pas, Sara. Ne panique pas.
C’est parfait. Tout a été parfait, mais ça doit s’arrêter ici même. Tout faire différemment. Pas de noms, pas d’attaches. Pas de regrets.
Je lisse ma robe. Je monte sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur les lèvres :
– C’était incroyable.
Il acquiesce en me rendant mon baiser.
– Oui. Est-ce que… ?
– Je vais descendre.
Je tourne les talons en lui faisant un signe de la main.
Il me fixe, désorienté :
– Tu…
– Tout va bien. Très bien. Tu vas bien ?
Il hoche la tête, médusé.
– Donc… merci !
L’adrénaline court toujours dans mes veines, je me retourne sans lui laisser le temps de répondre et je le laisse le pantalon déboutonné et les lèvres tordues dans une grimace de surprise.


C’est une chambre immense, avec un lit gigantesque au milieu. Sur la table de nuit, sur laquelle se trouve la seule lampe allumée, il y a une photographie de moi, encadrée.
Sur la photo, je regarde la caméra, les doigts immobilisés sur un bouton de ma chemise, les lèvres ouvertes. J’ai l’air surprise et soulagée.
Je me rappelle exactement le moment où elle a été prise. Il venait de me dire
qu’il m’aimait.
Je me retourne vers le mur. D’autres photos : mon dos, mes mains qui détachent mon soutien-gorge. Mon visage quand je regarde vers le bas pour ouvrir la fermeture Éclair de ma jupe. Mon visage qui le regarde dans le soleil du matin.
Je chancelle en réalisant que j’ai vraiment totalement déconné. Que je n’avais rien compris. Dans la pièce d’à côté, un dressing, c’est pire.
Le lieu est plein d’intimité. Il y a probablement trente photos de nous, en noir et blanc, de différentes tailles, disposées avec art sur la peinture couleur crème.
Certaines sont chastes et simplement belles. Une photo que j’ai prise de ses lèvres pressées contre mon pied. Son pouce sur mon ventre quand il relève ma chemise sur ma poitrine.
D’autres sont érotiques mais pas explicites, elles suggèrent un moment où nous nous perdons l’un dans l’autre, sans montrer comment. Mes lèvres qui mordent son lobe d’oreille, seulement ma bouche et ma mâchoire visibles contre sa peau, en train de gémir juste avant l’orgasme. Ou ma poitrine, sous lui. Mes ongles enfoncés dans ses épaules, mes cuisses relevées.
Certaines sont carrément cochonnes. Ma main enroulée autour de son érection. Une photo floue de lui qui me prend par-derrière, dans l’entrepôt.
Mais celle qui me frappe particulièrement, c’est une photo qu’il a prise pendant la nuit dans mon appartement. Je n’avais même pas réalisé que Max avait mis le retardateur et installé l’appareil photo sur la table de nuit. Sur la photo, Max est sur moi, les hanches contractées pour me pénétrer. L’une de mes jambes est enroulée sur sa cuisse. Il se tient sur moi, appuyé sur les avant-bras, et il m’embrasse. Nos yeux sont fermés, nos visages sont dévorés par la tension.
Nous, en train de faire l’amour – une image parfaite.
Et à côté d’elle, une photo de ses lèvres ouvertes, contre ma poitrine. Ses yeux sont levés vers moi dans un regard d’adoration.
– Oh mon Dieu ! je murmure.
– Personne n’est censé entrer ici.
Je sursaute, en pressant mes mains contre ma poitrine au son de sa voix. Je ferme les yeux et je demande :
– Pas même moi ?
– Surtout pas toi.
Je pivote sur mes talons pour le regarder, c’est une erreur. J’aurais dû prendre une grande inspiration pour me préparer psychologiquement à le revoir : cassant, sûr de lui, merveilleusement beau.
Mais à le regarder de plus près, il est effondré. Ses yeux froids sont cerclés de noir. Ses lèvres sont pâles et serrées.
– C’est dur pour moi d’être ici. La pièce, le canapé…
Il me regarde droit dans les yeux, sévère :
– C’était pareil pour moi quand je suis rentré de San Francisco, tu sais. Je voulais me racheter de nouveaux meubles.
Le silence envahit la pièce, il détourne le regard. Je ne sais pas par où commencer. Je dois me rappeler qu’il y avait les photos d’autres femmes dans son téléphone, dont certaines plus récentes que les miennes. Mais, dans cette pièce, il a l’air plus blessé que moi.
– Je ne comprends pas ce qui se passe, dis-je.
– Je n’ai pas besoin de m’humilier à ce point devant toi, répond-il en faisant un signe vers les photos sur le mur. « Crois-moi, Sara, je me sentais déjà pathétique avant que tu te pointes ici sans avoir été invitée. » Il jette un coup d’œil à une photo de mes lèvres sur sa hanche. « J’ai passé un marché avec moi-même. Je compte les laisser deux semaines puis tout faire enlever. »
– Max…
– Tu m’as dit que tu m’aimais.
Son calme apparent craquelle légèrement. Je ne l’ai jamais entendu si énervé.

Je ne sais pas quoi dire. Il vient de parler au passé. Mais rien ne me semble plus actuel que mes sentiments pour lui, particulièrement dans cette pièce, entourés de la preuve de ce que nous sommes devenus cette nuit-là.
– Tu avais les photos de deux autres…
– Mais si tu m’aimais comme je t’aime, me coupe-t-il, tu m’aurais laissé une chance de t’expliquer ce que tu as vu dans le Post.
– Les explications viennent toujours trop tard.
– Je sais que c’est ce que tu penses. Mais pourquoi imaginer que j’ai fait quelque chose de mal ? T’ai-je déjà menti ? Caché quelque chose ? Je te faisaisconfiance. Tu supposes que je n’ai jamais été blessé et que la confiance m’est naturelle. Tu es trop occupée à sonder ton propre cœur pour réaliser que, peut-être, je ne suis pas le connard que les gens pensent que je suis.
Je ne trouve rien à répondre à ça. Il a raison. Après le récit de son histoire avec Cécily… et de sa vie amoureuse, j’ai supposé que tout avait toujours été facile pour lui et qu’il n’avait jamais été blessé.
– Tu aurais dû écouter ma version des faits.
– Je suis là. Explique-toi maintenant.
Son regard noircit, puis il cligne des yeux en hochant la tête.
– Le type qui a volé mon sac a vendu les photographies. Celebritini s’est retrouvé avec 198 photos de toi dans mon attaché-case. Sur ma carte SD, mon téléphone, ma clé USB. S’ils avaient réussi à entrer dans mon ordinateur, ils en auraient trouvé cent autres. Et pourtant, ils choisissent de faire le buzz avec une photo de toi et le portrait d’une femme que je n’ai jamais rencontrée.
Mes sourcils se froncent, je suis perdue. Mon cœur bat très fort.
– Tu veux dire qu’ils l’ont mise comme ça ? Qu’elle n’était pas dans ton téléphone ?
– Elle était dans mon téléphone. Mais je ne sais pas qui c’est. C’est une photo que Will m’a envoyée ce matin-là, juste avant le vol du sac. Une femme qu’il fréquente de temps en temps depuis plusieurs années.
Je secoue la tête. Je ne le suis pas.
– Pourquoi est-ce qu’il t’enverrait ça ?
– Je lui ai dit que je faisais des photos de toi, que ça me plaisait beaucoup. Et, tu connais nos relations, il a tout de suite répliqué que lui aussi l’avait déjà fait. Faire des photos d’amants, de belles photos. C’était un jeu, du genre tu n’as pas inventé le fil à couper le beurre, mec. Il était emmerdé. Il voyait bien que j’étais sincère et que je t’aimais. Il fait un pas en arrière et s’appuie contre le mur. « Nous avons blagué là-dessus la veille de mon départ. Il m’a demandé si j’avais rempli mon téléphone de pornographie made in Sara. Il m’a envoyé celle-là parce que c’est un con et qu’il voulait me faire s’amuser. Le timing a été vraiment mauvais. C’est tout. »
– L’article dit que tu as des photos de beaucoup de femmes.
– Mensonge.
– Pourquoi ne m’as-tu pas dit ça ? Laissé un message, envoyé un texto avec la vérité ?
– Eh bien, primo parce que je pensais que nous étions assez adultes pour nous parler en personne. Tout ce que nous avons fait ensemble, nous l’avons fait parce que nous nous faisions confiance, Sara. J’ai pensé que je méritais le bénéfice du doute. Mais… Il passe la main dans ses cheveux en jurant… « J’aurais été obligé de t’avouer que j’avais raconté à Will que tu me laissais te photographier. Et que j’avais trahi notre secret. J’aurais dû révéler qu’il m’avait envoyé une photo privée d’une femme qui lui faisait confiance. Mes avocats ont contenu l’affaire mais, franchement, on a eu tous les deux l’air de connards. »
– Pas autant que moi lorsque j’ai découvert le journal.
– Comment n’as-tu pas pu voir que c’est exactement ce qu’ils attendaient ? Une histoire avec moi et beaucoup de femmes ? Ils ont trouvé des centaines de photos de toi et de moi, et pourtant ils n’en publient qu’une ? Ils tombent sur l’image d’une autre femme, et hop, ils ont leur filon. Je t’ai dit que je n’étais avec personne d’autre. Pourquoi ça ne t’a pas suffi ?
– Parce que je connais des hommes qui disent une chose et en font une autre.
– Mais tu pensais bien que je valais mieux que ça, dit-il en me cherchant des yeux. Sinon tu ne m’aurais jamais avoué ton amour. On n’aurait pas passé une nuit comme ça.
– Quand les photos ont été publiées… je ne pensais plus que notre nuit signifiait quelque chose de spécial pour toi.
– Tu me racontes des salades. Tu étais là, toi aussi. Tu regardes les photos et tu sais exactement quel sens cette nuit avait pour moi.
Je me penche vers lui avant de me raviser. Il a l’air furieux et mes sentiments pour lui, face à notre relation et toute cette situation… explosent. Mais je n’arrive pas à oublier le coup que ça m’a fait de voir la photo de l’autre femme.
– Qu’est-ce que j’étais censée penser ? L’idée que tu aies seulement joué avec moi était plausible. Notre relation a toujours semblé si simple pour toi.
– C’était simple. Tomber amoureux de toi était vraiment putain de simple. N’est-ce pas comme ça que ça doit se passer ? Juste parce que je n’ai pas eu le cœur brisé ces dernières années ne signifie pas que je ne sois pas sensible. Putain, Sara. Ces deux dernières semaines m’ont détruit. Vraiment.
Je me tiens le ventre, j’ai l’impression d’avoir besoin de me soutenir physiquement.
– Moi aussi.
Il soupire, regarde ses chaussures et ne dit rien de plus. Dans ma poitrine, mon cœur se serre encore davantage.
– J’ai envie d’être avec toi.
Il acquiesce mais ne me regarde pas, et ne répond pas.
Je m’approche pour embrasser sa joue. Je n’arrive qu’au bas de sa mâchoire parce qu’il ne se penche pas.
– Max, tu me manques. Je sais que mes conclusions ont été hâtives. J’ai juste… j’ai pensé…
Il reste immobile. Sans regarder en arrière, je sors du dressing, puis de la chambre. Retour aux festivités.